Face à des vols et mutilations de moutons inexpliqués, des élus appellent les éleveurs à la vigilance

Un troupeau de mouton en 2018 (photo d'illustration) - JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
Un troupeau de mouton en 2018 (photo d'illustration) - JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

Après l'énigme, jamais résolue, des chevaux mutilés, place maintenant à celle des moutons dépecés? Plusieurs communes, principalement situées dans la Manche, ont en tout cas signalé auprès de la gendarmerie ces dernières semaines plusieurs dizaines de cas de moutons volés ou mutilés, selon plusieurs médias locaux. Mais le mystère entourant ces attaques reste pour l'heure entier.

"On a retrouvé récemment des viscères de moutons, qui avaient été abattus dans les champs, pour voler leur viande. Dans mon troupeau, un de mes animaux s'est fait casser deux pattes, j'ai dû le faire euthanasier", a dénoncé Stéphanie Maubé, éleveuse et maire de Lessay, dans la Manche, selon La Presse de la Manche.

"Encore ce (mardi matin), six sacs de viscères de moutons ont été retrouvés à Montgardon (Manche)!", s'est aussi insurgé le maire de La Haye, dans la Manche, Alain Leclère, lors d'une réunion publique du conseil de la communauté de communes Côte Ouest Centre Manche. L'élu met en garde les éleveurs face à ce phénomène et les appelle à "porter plainte en gendarmerie" en cas de nouvelle attaque.

"J'en ai pleuré"

Depuis, de nouveaux cas ont été signalés et le phénomène inquiète dans la Manche, mais également au-delà, où des vols sont aussi signalés. Dans la nuit du 22 au 23 mai, une éleveuse de 28 ans de Poiseux, dans la Nièvre, voit une cinquantaine de brebis et d'agneaux disparaître de son cheptel de quatre-cents bêtes. Une perte importante à la fois sur le plan financier et sentimental.

"J'en ai pleuré", confie la jeune femme au Journal du Centre.

Si pour l'instant cette perte reste inexpliquée, l'éleveuse pense à un vol. "Avec les gendarmes, nous nous sommes aperçus que la chaîne avec cadenas avait été coupée", raconte-t-elle.

L'animal le plus volé au monde

Comment expliquer ce phénomène? Concernant les moutons retrouvés dépecés, certains cas proviennent sans doute d'attaques de chiens errants, comme celle survenue fin mai dans la commune de Tournières, dans le Calvados, ou encore celles qui ont touché le Finistère entre fin avril et début mai.

Mais ces attaques de chiens n'expliquent peut-être pas tout. Un officier de gendarmerie a mis en garde la maire de Lessay face à une "recrudescence de délits autour de cas de moutons qui se font tuer et voler", rapporte Le Figaro. L'élue de Lessay Stéphanie Maubé rappelle par ailleurs que les vols de moutons sont récurrents. C'est "l'animal le plus volé au monde depuis longtemps", souligne-t-elle.

"Chaque année à cette période, les vols commencent car les agneaux sont bons à manger! ", se désole-t-elle.

Face à ce phénomène, certains éleveurs veulent réagir. À Cholet, dans le Maine-et-Loire, un éleveur raconte dormir désormais à même le sol près de ses bêtes pour surveiller son troupeau, après un vol survenu au mois de février. Il prévoit également la mise en place prochaine de vidéo-surveillance. Mais le système reste coûteux et les éleveurs sont loin de tous envisager de l'installer.

En attendant que les auteurs de ces méfaits soient identifiés, les élus de Lessay encouragent les habitants à rester vigilants et à signaler par exemple des "véhicules inhabituels" présents dans les environs d'un élevage.

Article original publié sur BFMTV.com