Face à Charles de Courson, Élisabeth Borne ressort les vieux dossiers

POLITIQUE - Opération contre-attaque pour Élisabeth Borne, qui a fait face ce lundi 20 mars à deux motions de censure - dont la plus dangereuse a été rejetée à neuf voix près - après son recours au 49.3 sur la réforme des retraites. S’exprimant après les représentants de chaque groupe politique à l’Assemblée nationale, la Première ministre a pris pour cible Charles de Courson, auteur d’un réquisitoire à son encontre quelques minutes plus tôt.

Pour atteindre le visage de la motion de censure « transpartisane » qui pourrait faire tomber le gouvernement, la cheffe du gouvernement a ressorti les vieux dossiers contre le député de la Marne. Une façon pour Élisabeth Borne d’embarasser la gauche qui a suivi le député LIOT dans son initiative et de ternir l’image d’opposant obtenu ces derniers jours par celui qui siège à l’Assemblée depuis 1993.

« Opposant notoire au mariage pour tous »

La locataire de Matignon a rappelé que Charles de Courson était « un partisan de la retraite à 64 ans » en citant l’un de ses amendements déposé en 2013. Élisabeth Borne décrit l’intéressé comme « un tenant historique de l’austérité budgétaire et un opposant notoire au mariage pour tous » qui, en plus, « n’a pas voté pour l’abolition de la peine de mort dans la Constitution ».

En 2007, en effet, un projet de loi constitutionnel inscrivant l’abolition de la peine de mort dans la Constitution (et non seulement dans la loi, comme cela était le cas depuis le mois d’octobre 1981) a été adopté par l’Assemblée.

Une sorte de coup double pour Élisabeth Borne qui, en plus d’attaquer frontalement le député de la Marne, cible également la NUPES « qui a perdu tous ses repères et qui est prête à toutes les compromissions quand il s’agit de chercher le blocage ». Un rappel de vieux dossiers que plusieurs députés Renaissance ont commencé à relayer à l’approche du vote sur la motion de censure. Une attaque efficace ? À voir, puisque la Macronie (qui compte par exemple plusieurs ministres ayant voté contre le mariage pour tous en 2013) n’est pas épargnée par les trajectoires étonnantes comme la politique sait les fabriquer.

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