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La France s'alarme du retard pris par l'application de la COP21

PARIS (Reuters) - François Hollande a exhorté mardi la communauté internationale à passer des "promesses aux actes" et à ratifier d'ici la fin de l'année l'accord de Paris sur le climat adopté en décembre 2015, ratification à l'heure actuelle "loin d'être acquise". Devant les ambassadeurs de France réunis à Paris, le chef de l'Etat a précisé qu'il irait en novembre à Marrakech pour la 22e Conférence des parties à la convention des Nations unies sur le climat (COP22), pour faire le point. "Nous avons été capables (...) d'avoir un accord sur le climat", a-t-il souligné. "Il est très important de passer des promesses aux actes." "La présidente de la COP21, Ségolène Royal, agit dans ce sens", a-t-il ajouté. "Nous avons un rendez-vous en novembre à Marrakech. Je m'y rendrai pour faire un point d'avancement de toutes les initiatives qui ont été annoncées à Paris. Mais la première urgence, c'est l'entrée en vigueur de l'accord avant la fin de l'année et c'est loin d'être acquis." François Hollande appelle également les Etats-Unis et la Chine à confirmer leur volonté de ratifier l'accord lors du G20, qui se tient début septembre à Hangzhou, et rappelle la tenue d'une réunion le 21 septembre lors de l'assemblée générale de l'Onu pour "accélérer le processus". Adopté le 12 décembre 2015 lors de la 21e Conférence des parties à la convention climat à Paris, le texte, qualifié d'historique, jette les bases d'une maîtrise des émissions de gaz à effet de serre à l'origine des dérèglements climatiques. Il fixe le cadre d'engagements politiques, économiques et financiers visant à contenir la hausse de la température moyenne de la planète "nettement en-dessous de 2°C" en 2100 par rapport aux niveaux pré-industriels. L'accord a reçu l'approbation de 195 pays et a été signé le 22 avril à New York, au siège de l'Onu, par 175 pays. Pour entrer en vigueur, il doit être ratifié par au moins 55 Etats, représentant plus de 55 % des émissions de gaz à effet de serre. Or, selon l'ex-président de la COP21 Laurent Fabius ,qui signe une tribune dans le Monde mardi, "nous en sommes à moins de 2% !". "Des promesses sont données mais le fait est qu’aujourd’hui ni la Chine, ni les Etats-Unis, ni l’Union européenne, ni l’Inde, ni la Russie – les cinq premiers émetteurs mondiaux de CO2 – n’ont encore franchi le pas", écrit le président du Conseil constitutionnel. "Il est vital, au sens propre, qu’ils le fassent, et vite." La France a ratifié l'accord en juin dernier. Début août, une étude publiée sous la houlette des îles Marshall tablait sur une probable entrée en vigueur de l'accord d'ici la fin de l'année. "Sans l’action contre le réchauffement climatique, le moment est venu, non de ralentir le pas, mais de poursuivre et même d’accélérer", souligne Laurent Fabius, qui estime que le sommet du G20 et la COP22 de Marrakech en "fournissent l’occasion". (Marine Pennetier, édité par Emmanuel Jarry)