Fabio Quartararo: «Sur la moto, je deviens un tueur»
À 22 ans, c’est le premier Français champion du monde de moto. À Paris Match, il a confié ses secrets de vainqueur.
Un jeune homme, bondissant, ouvre la porte de sa maison plantée sur un coteau enneigé des Pyrénées. Il sourit de toutes ses dents, sautille plus qu’il ne marche, dégage une énergie de cheval sauvage enfermé dans un box. Il cache cette turbine nucléaire, qui lui noue les tripes, derrière des sourires fraîcheur menthol, une décontraction de vieux routier des médias et une bonne humeur égale : il est en vacances, il est là pour ça, et surtout il est comme ça. Cool. C’est la réputation qui le poursuit sur les paddocks et au-delà : sacré champion du monde de MotoGP le 24 octobre dernier à Misano, en Italie, Fabio Quartararo , 22 ans, premier champion français de l’histoire de la catégorie reine, est un jeune homme apprécié de tous. Un air de rap américain résonne dans le salon, une manette de console de jeux est posée sur la table basse. Tout est en ordre. Ses combinaisons sont suspendues dans son garage, à côté des belles bagnoles, une Ferrari F8, une Audi RS6, une BMW M2, et des motocross ; Fabio n’a pas le permis moto.
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Il commande des pizzas pour ses invités pendant que le photographe installe son matériel. Lui mangera une salade : « Faut que je fasse gaffe. Je me pèse tous les jours, j’ai tendance à prendre du poids. » La voix est posée, calme, avec un léger et étrange accent. Le champion a arrêté l’école tôt (« Elle ne m’a rien appris d’utile ! ») mais parle depuis toujours en espagnol à sa moto, en anglais ou en italien à ses ingénieurs, en français à sa famille et à ses proches. Première impression : sa simplicité joyeuse, qui irradie la maisonnée décorée de trophées et de casques, n’est pas feinte. Deuxième impression : ce n’est pas qu’une impression. Fabio n’a(...)