Fabien Roussel veut rendre inéligibles les coupables d'incitation à la haine

Fabien Roussel pose le 25 mai 2021 à Paris  - JOEL SAGET © 2019 AFP
Fabien Roussel pose le 25 mai 2021 à Paris - JOEL SAGET © 2019 AFP

Une "résolution" visant à ce que des peines d'inéligibilité soient davantage prononcées contre les coupables d'incitation à la haine sera déposée à l'Assemblée nationale le 2 décembre, a annoncé ce dimanche le leader du PCF et candidat à la présidentielle Fabien Roussel.

"Je vais déposer à l'Assemblée nationale une résolution pour inviter le gouvernement à envoyer une instruction aux magistrats pour véritablement mettre en oeuvre (la peine d'inéligibilité)" pour les discriminations et provocations à la haine, a expliqué le député du Nord sur Europe 1 et CNews, en précisant qu'elle serait débattue lors de la "niche parlementaire" réservée au groupe communiste à la chambre basse.

"J'invite l'ensemble des groupes de l'Assemblée nationale à voter cette résolution pour que, enfin, dans notre République, un responsable politique ne puisse pas se présenter à une élection quand il a été condamné pour racisme et antisémitisme", a-t-il ajouté.

Eric Zemmour en ligne de mire

Le candidat déclaré à la présidentielle visait implicitement le polémiste Eric Zemmour, déjà condamné définitivement à deux reprises pour ce type d'infractions et mis en cause dans d'autres affaires toujours en cours.

La loi en vigueur, sans que cela soit automatique, permet déjà au juge de prononcer l'inéligibilité. En novembre 2017, un élu d'extrême droite du Conseil municipal de Fontaine, dans l'Isère, avait par exemple été condamné à deux mois d'emprisonnement avec sursis assortis de quatre ans d'inéligibilité pour "provocation à la discrimination ou à la haine" raciale, à la suite de propos visant les Roms.

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Dans cette proposition de résolution, les députés communistes appellent le garde des Sceaux à "préciser par instructions générales aux juridictions compétentes la nécessité d'appliquer la loi dans toute sa sévérité" et "de retenir quand le délit est particulièrement odieux ou/et répété, la peine complémentaire d'inéligibilité".

"Dans notre République, le racisme et l'antisémitisme, ce n'est pas une opinion, c'est un délit", a rappelé ce dimanche Fabien Roussel.

Article original publié sur BFMTV.com