La Fête de la bière de Munich, une débauche d’énergie ?

En Bavière, les débats sur l’énergie touchent désormais à une institution : l’Oktoberfest. Alors que de nombreuses villes limitent l’éclairage public et baissent la température des piscines municipales, l’organisation de cette grande fête traditionnelle d’automne est scrutée de près, assure Die Süddeutsche Zeitung.

Dieter Reiter, le maire de Munich, a récemment défendu l’événement, dont la consommation énergétique ne représenterait selon lui que “0,05 % de la consommation annuelle d’électricité et 0,01 % de la consommation de gaz” de sa ville. Mais des voix dénoncent tout de même les dépenses d’énergie inutiles générées par les manifestations.

“L’électricité consommée sur le site au cours de ces deux semaines [de fête] suffirait à alimenter plus de 21 000 foyers à la même période, analyse pourtant le journal du sud de l’Allemagne. Et le volume de gaz brûlé pendant la fête pourrait assurer le chauffage et l’eau chaude d’un peu moins de 2 300 foyers munichois moyens.”

Au total, “la fête a consommé 2,8 millions de kilowatts/heure en 2019”, date de la dernière édition avant la pandémie de Covid-19 et ses annulations. À l’époque, “plus de 200 000 mètres cubes de gaz naturel” avaient aussi été utilisés.

434 998 poulets rôtis

Les organisateurs de l’Oktoberfest sont conscients de ces travers, affirme le titre de gauche. Pour faire des économies, ils ont décidé de ne pas installer de chauffages extérieurs lors de cette 187e édition.

Mais les festivités restent malgré tout gourmandes en énergie, assurent les experts. Le poulet rôti, nourriture phare de la fête de la bière, est par exemple cuisiné dans des rôtissoires à gaz. Or, lors des dernières festivités, “les visiteurs de la fête en ont englouti 434 998”.

À cela s’ajoutent d’autres sources de dépenses énergétiques. “Le voyage des visiteurs, la production de la bière, le transport des denrées alimentaires, qui viennent parfois de loin, pour ne citer que quelques exemples – tout ceci représente une grande quantité d’énergie”, analyse Karen Pittel, chercheuse à l’institut économique Ifo de Munich, dans les pages du quotidien.

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