Féminicides: comment le gouvernement veut accentuer la prévention dès l'enfance

La ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes Isabelle Rome le 4 juillet 2022 à l'Élysée. - Ludovic Marin
La ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes Isabelle Rome le 4 juillet 2022 à l'Élysée. - Ludovic Marin

Le 9 mars, le collectif féministe #NousToutes dénombrait 27 féminicides depuis le début de l'année 2023. Un nombre qui ne baisse pas. Mais le gouvernement assure que "les efforts existent et sont sans précédent".

Isabelle Rome, ministre déléguée auprès de la Première ministre, chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, souhaite ainsi accentuer la prévention dès l'enfance, rapporte Le Journal du Dimanche. En s'appuyant notamment sur la loi de 2001 qui prévoit trois séances annuelles d'éducation à la sexualité à l'école, au collège et au lycée.

"Un travail global sur le consentement"

Selon un rapport de l'Inspection générale, seuls 15 à 20% des élèves ont bénéficié de ces séances présentant "une vision égalitaire des relations entre les femmes et les hommes", tel que le prévoit le Code de l'éducation. Isabelle Rome, en collaboration avec le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye, va désormais instaurer une publication annuelle des résultats.

La ministre souhaite également élargir son champ d'action. "Je vais travailler avec les collectivités locales", annonce-t-elle dans l'hebdomadaire. L'objectif: introduire des séances de sensibilisation pendant les temps périscolaires, en dehors des heures de cours.

Dans le cadre de son Tour de France de l'égalité, Isabelle Rome rencontrera ainsi dès la semaine prochaine des acteurs locaux. Ces séances reposeront sur un "travail global sur le respect de soi, de l'autre, le consentement", explique la ministre.

"Il existe une violence structurelle à l'égard des femmes dans notre société, déplore-t-elle également, il faut une prise de conscience collective".

Pour enrayer les féminicides en France, le gouvernement prévoit d'autres mesures comme le lancement en novembre d'un fichier permettant de connaître les antécédents d'un auteur de violences, en croisant les fichiers des ministères de l'Intérieur et de la Justice. Il souhaite également augmenter le nombre de Maisons des femmes, ces structures d'aide aux victimes de violences.

Selon un récent rapport du Haut Conseil à l'Égalité, 16% des hommes pensent qu'"une femme agressée sexuellement peut en partie être responsable de sa situation".

Article original publié sur BFMTV.com