Féminicide : une femme et ses deux filles tuées par son compagnon à Mormant en Seine-et-Marne, ce que l’on sait
POLICE - Un homme a tué à coups de couteau sa compagne et ses deux enfants, âgés de un et cinq ans, à Mormant, une paisible petite ville de Seine-et-Marne, ce samedi 7 septembre. Il a été interpellé tôt dans la matinée par la police, alors qu’il menaçait des passants avec son couteau, faisant deux blessés.
Le parquet de Melun a précisé que le suspect, âgé de 42 ans, présentait des antécédents psychiatriques. Voici ce que l’on sait de cette affaire.
• Une arrestation dans la rue, au petit matin
Le suspect a été arrêté vers 06 h 30 par un policier qui se rendait à son travail, alors qu’il agressait des personnes avec un couteau dans les rues de cette ville de 5 000 habitants, à 60 kilomètres au sud-est de Paris, selon le procureur de la République de Melun.
Un piéton a été blessé au bras et un autre au cou, « tous deux sans conséquences importantes », a précisé à l’AFP le procureur Jean-Michel Bourlès.
L’agresseur a alors avoué au policier avoir tué sa femme et ses deux enfants, a-t-on appris auprès du procureur et de sources proches du dossier. Les meurtres ont eu lieu peu avant l’agression des piétons, selon le magistrat.
• Deux fillettes et leur mère tuées à coups de couteau
Au domicile, les gendarmes ont découvert les trois victimes, la compagne, née en 1988, ainsi que les deux fillettes du couple, âgées de 22 mois et cinq ans, tuées à coups de couteau.
Interrogé par l’AFP, le maire de la ville Pierre-Yves Nicot a indiqué que l’aînée venait de faire sa rentrée en grande section à l’école maternelle de Mormant. « Je suis choqué par l’horreur de l’événement, dans la mesure où il n’y avait pas d’éléments précurseurs », a réagi le maire.
« On est abasourdi évidemment par cette nouvelle (...) c’est une famille qui était tranquille, en tout cas inconnue des services de gendarmerie, de nos propres services », a ajouté l’élu sans étiquette. Le suspect n’a pas d’antécédents judiciaires mais des « antécédents psychiatriques », selon le procureur. Il a été hospitalisé d’office et n’a pas pu être entendu.
• Un drame dans un « quartier tranquille »
Les faits se sont produits dans un quartier populaire de la ville, décrit comme « tranquille » par le maire, dans un immeuble collectif d’habitat social qui regroupe entre six et huit appartements. L’accès à l’immeuble est désormais barré par des rubalises jaunes, et un fourgon d’identification criminelle de la gendarmerie stationne devant l’une des cages d’escalier.
« J’ai entendu crier vers 3-4 heures du matin », raconte à l’AFP une voisine âgée. Quand vers 7 heures du matin, « j’ai sorti, mon chien, j’ai vu tous les gendarmes et tout. » Au matin, Ismaïl est réveillé par sa femme, inquiète de la présence d’enquêteurs, et avise le frère du suspect assis sur les marches du perron, effondré. « Je suis allé le voir. Il m’a dit “mon frère, je ne sais pas ce qui lui est arrivé, il a pété les plombs“ », témoigne cet habitant qui connaît la famille de longue date.
• Une enquête ouverte pour « homicides volontaires »
Une enquête a été ouverte pour homicides volontaires et violences volontaires avec arme, a précisé le procureur. La Section de recherches de Paris a été chargée des investigations, en co-saisine avec la Brigade de recherches de Melun.
La mairie ouvrira dimanche une cellule d’accueil médico-psychologique à partir de 10 h 00 à la salle des fêtes « pour tous les gens, les voisins qui ressentent le besoin de s’exprimer ou d’échanger avec des professionnels », d’après le maire.
En 2023, plus de 60 enfants ont été tués par leurs parents, selon La Voix de l’Enfant, une association qui réalise un décompte à partir des cas rapportés dans les médias. Un rapport remis au gouvernement en 2019 estimait qu’un enfant était tué tous les cinq jours.
En moyenne, un féminicide survient tous les trois jours en France. Selon le ministère de la Justice, il y a eu 94 féminicides en 2023, contre 118 en 2022.
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