La fête de la Lune : le jour où la Lune est la plus ronde et la plus belle
Si Hong Kong est une ville ultramoderne, c’est aussi une des villes du monde chinois qui a le mieux préservé les traditions ancestrales et familiales. La fête aura lieu le quinzième jour de la huitième lune, cette année le 29 septembre de notre calendrier grégorien, jour où la Lune est la plus belle et la plus ronde. Et dans cette cité si pragmatique et toujours affairée, il est rare de jeter un simple regard vers le ciel. C’est ce que feront pourtant ce soir-là tous les Hongkongais, qui se retrouveront d’abord en famille pour partager le dîner et le célèbre gâteau de lune, dont la rondeur symbolise l’unité de la famille, et dont il existe de nombreuses variétés. Les plus courants étant fourrés à la pâte de haricots rouges et aux graines de lotus, avec un jaune d’œuf entier et décorés du caractère de la lune ou du lapin qui y a élu demeure. On les offre à ses proches ou à ses amis et les entreprises à leurs employés. Après le dîner, les Hongkongais par milliers se promèneront dans les parcs tout illuminés de la ville. La nuit hongkongaise devient alors soudain féerique, un monde magique où chacun circule une lanterne à la main.
Les enfants sont les seuls à pénétrer dans le sacré de cette nuit lunaire
Dans cette tradition qui trouve sa source dans la mythologie chinoise, les lanternes étaient autrefois toutes de papier et de bambou, et représentaient des lapins, des poissons rouges, des carpes, des fruits ou des papillons. Le monde moderne est passé par là, et les lanternes d’aujourd’hui évoquent un tout autre univers ; les innocents animaux côtoient des fusées, des tanks et des missiles, nous rappelant que notre monde n’est plus seulement marqué par la succession des saisons et des lunaisons.
Mais si les adultes un peu blasés ont du mal à quitter la réalité et leur indispensable téléphone portable, les plus petits ne peuvent échapper à une autre vieille fascination, celle du feu. Car c’est sans doute le seul jour de l’année où ils peuvent jouer impunément avec allumettes et bougies. On les voit dans les parcs, le visage grave, les yeux brillants, totalement absorbés à entretenir les feux de leurs chandelles. Ils semblent avoir oublié toute l’agitation des parents et de la foule autour, ce sont peut-être les seuls à pénétrer dans le sacré de cette nuit lunaire.
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