Expulsions mutuelles de diplomates entre Athènes et Moscou
ATHENES/MOSCOU (Reuters) - La Russie a annoncé mercredi qu'elle allait expulser deux diplomates grecs en riposte à l'expulsion de diplomates russes en poste à Athènes, événement qui contraste avec les traditionnelles relations excellentes qu'entretenaient les deux pays.
Fait sans précédent, les autorités grecques ont expulsé deux diplomates russes et ont interdit l'accès au territoire grec à deux autres diplomates, les soupçonnant d'avoir cherché à saboter l'accord conclu entre Athènes et Skopje sur le futur nom de l'ex-république yougoslave qui s'appellera "République de Macédoine du Nord", rapporte le journal grec Kathimerini, qui cite des sources diplomatiques.
A Athènes, on déclarait mercredi de source diplomatique grec que la Grèce avait informé le 6 juillet la Russie des expulsions de diplomates russes, pour des activités illicites touchant à la tenue de manifestations contre l'accord avec la Macédoine mais aussi pour des tentatives de corruption de responsables de l'Etat grec.
L'accord entre Athènes et Skopje, s'il vient à être ratifié par le parlement grec et s'il est totalement entériné par le pouvoir macédonien, lèvera le veto opposé jusqu'alors par la Grèce à une entrée à terme de la Macédoine dans l'Union européenne mais aussi dans l'Otan, perspective qui indigne Moscou.
Interrogé sur les informations de Kathimerini, le porte-parole du gouvernement grec, Dimitris Tzanakopoulos, a déclaré à la chaîne Skai TV: "Le gouvernement grec (...) ne peut tolérer un comportement qui enfreint le droit international et ne respecte pas l'Etat grec".
"Nous avons estimé qu'il y avait eu un tel comportement, et pour cette raison précise, toutes les mesures nécessaires seront prises", a-t-il ajouté".
La nouvelle de ces expulsions a été annoncée au moment où l'Otan tient, mercredi et jeudi à Bruxelles, un sommet au cours duquel l'alliance devrait adresser officiellement une invitation à la Macédoine à rejoindre l'Alliance atlantique.
(Michele Kambas et Denis Pinchuk; Eric Faye pour le service français)