Des experts de l’ONU jugent que la présidentielle vénézuélienne n’était pas “crédible”

“C’est un rapport lapidaire”, estime le site d’information La Patilla. Le mardi 13 août, le groupe d’experts de l’ONU dépêché au Venezuela dans le cadre de l’élection présidentielle du 28 juillet a conclu que le processus qui a abouti à la réélection de Nicolás Maduro “n’a pas respecté les mesures fondamentales de transparence et d’intégrité essentielles pour tenir des élections crédibles”.

Dans un document élaboré entre la fin de juin et le 2 août, et qui devait initialement n’être transmis qu’au secrétaire général des Nations unies, quatre experts ont conclu que, au terme d’une joute profondément inégale et qui a violé la loi vénézuélienne, l’annonce de la victoire de Maduro sans que les preuves en soient publiées “n’a pas de précédent dans les élections démocratiques modernes”.

Le 29 juillet, le président sortant, Nicolás Maduro, a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle avec 51,2 % des voix par le Conseil national électoral (CNE), qui n’en a toujours pas présenté la moindre preuve. Questionné par une partie de la communauté internationale, il a demandé au Tribunal suprême de justice, son allié inconditionnel, de certifier l’élection.

“En gros”, le CNE a “pratiquement proclamé Maduro vainqueur avec une serviette en papier” sur laquelle étaient écrits de faux chiffres, a résumé María Corina Machado, cheffe de file de l’opposition, lors d’une conférence de presse reprise par El Estímulo.

Codes QR et signatures des témoins

María Corina Machado, empêchée par la justice de se présenter à l’élection, a publié de son côté une grande partie (plus de 70 %) des procès-verbaux du scrutin, dont elle dispose grâce à un vaste réseau de témoins présents dans les bureaux de vote. Ces documents montreraient une victoire du candidat de l’opposition, Edmundo González Urrutia, avec plus de 67 % des votes.

Les preuves mises à la disposition du public “sont au cœur de la dispute postélectorale”, rappelle depuis Caracas El País América. Le gouvernement a violemment réprimé toutes les manifestations et poursuit les dirigeants de l’opposition, tout en s’en prenant aux ONG et aux journalistes. Plus de 2 200 personnes ont été arrêtées, selon les autorités.

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