Expéditions : cap au sud, pour le roi et la science !

Ils ont pour nom Cook, Bougainville ou La Pérouse. Aventuriers du siècle des Lumières, ils entreprennent de périlleux voyages à la recherche d'un nouveau continent ou de fleurs inconnues. Et hissent haut leur étendard, pour leur pays et le progrès des connaissances.

Cet article est issu du magazine Les Dossiers de Sciences et Avenir n°218 daté juillet/ septembre 2024.

En cette seconde moitié du 18e siècle, les mers du Sud fascinent la France et l’Angleterre. Le Pacifique, très mal connu des Européens, va permettre aux navigateurs de George III, Louis XV et Louis XVI de connaître la gloire mais également, pour beaucoup, une fin tragique. Des explorateurs que l’on peut véritablement qualifier de "marins savants", selon l’expression de Clémence Laurent, chargée de collection au Musée national de la marine. "Biberonnés" à l’esprit des Lumières, ils prendront la mer au nom de la Couronne, mais aussi de la science.

C'est ainsi que lorsque James Cook effectue un premier tour du monde de 1768 à 1771, il est question bien sûr de nouvelles terres à découvrir, mais également d'astres à observer. Des astronomes, comme son compatriote Edmond Halley, ont en effet prévu que la Terre, Vénus et le Soleil s'aligneraient sur un même axe le 3 juin 1769. Or en mesurant l'heure, à chaque fois différente, à laquelle Vénus commence son transit devant le Soleil en plusieurs points éloignés du monde, et grâce à de savants calculs de triangulation, on peut connaître la distance séparant notre planète du Soleil… et donc l'ensemble des distances dans le Système solaire. Encore faut-il pouvoir regarder ce phénomène à de nombreux endroits du globe et sous un ciel totalement dégagé.

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Le Pacifique Sud sera un lieu d'observation idéal. Deux ans après le voyage de Samuel Wallis et sa découverte de Tahiti, l'Angleterre se doit donc d'y renvoyer une expédition. Pour la diriger, le capitaine Cook est l'homme de la situation : il s'est illustré pendant la guerre de Sept Ans, mais a également rédigé un mémoire sur une éclipse de Soleil à Terre-Neuve quelques années auparavant. Quand il quitte Plymouth le 26 août 1768, il embarque à ses côtés l'astronome Charles Green, le botaniste suédois Daniel Solander, des peintres paysagistes, sans oublier l'aristocrate et botanis[...]

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