Publicité

Exhumation des restes de l'ex-président burkinabé Thomas Sankara

Au cimetière de Daghnoen dans la banlieue de la capitale Ouagadougou où a été exhumé lundi les restes de l'ancien président burkinabé Thomas Sankara pour tenter d'établir les causes de son assassinat en 1987. /Photo d'archives/REUTERS/Joe Penney

OUAGADOUGOU (Reuters) - Les autorités du Burkina Faso ont commencé à exhumer lundi les restes de l'ancien président Thomas Sankara pour tenter d'établir les causes de son assassinat en 1987. Les proches de Thomas Sankara demandaient depuis des années à ce que le corps de l'ex-président soit examiné. Ils font valoir qu'il se pourrait que ce ne soit pas celui de l'ex-président, assassiné le 15 octobre 1987 lors du coup d'Etat qui a porté son ancien allié, Blaise Compaoré, au pouvoir. Selon des témoins au cimetière de Daghnoen dans la banlieue de la capitale Ouagadougou, l'exhumation du corps de Thomas Sankara et de 12 de ses collègues a commencé en présence des familles et des avocats des victimes. Les fils de Thomas Sankara, Philippe et Auguste, ont fourni des échantillons d'ADN qui seront comparés à celui des restes se trouvant dans la tombe. L'identification devraient prendre des semaines, estiment les experts. Blaise Compaoré a dû répondre aux interrogations sur le décès de Thomas Sankara pendant toute sa présidence, mais les tentatives d'organisation d'une enquête judiciaire se sont enlisées. Blaise Compaoré a fui le Burkina Faso à la suite d'un soulèvement populaire en octobre dernier. Il a été remplacé par un gouvernement intérimaire dirigé par Michel Kafando qui a promis d'autoriser l'exhumation de Thomas Sankara. Ce dirigeant charismatique était arrivé au pouvoir à la faveur d'un coup d'Etat en 1983. Il avait très vite eu la réputation d'un nationaliste visionnaire. L'homme au béret rouge avait entrepris un certain nombre de réformes, notamment dans le domaine des nationalisations et de l'éducation et avait changé le nom du pays de Haute-Volta en Burkina Faso. (Mathieu Bonkoungou; Danielle Rouquié pour le service français)