Exercice aérien américano-sud-coréen au-dessus de la Péninsule

SEOUL/TOKYO (Reuters) - La Corée du Sud a déclaré que son armée de l'air avait procédé à un exercice aérien jeudi au-dessus de la péninsule avec deux bombardiers américains à capacité nucléaire, au surlendemain du tir d'un missile nord-coréen qui a survolé l'île japonaise de Hokkaido et fait remonter vivement la tension dans la région. Cet exercice, impliquant deux bombardiers supersoniques américains B-1, quatre avions furtifs américains F-35B ainsi que des chasseurs sud-coréens, a été mené à la fin des manoeuvres annuelles conjointes américano-sud-coréennes. La Corée du Nord voit d'un très mauvais oeil ces manoeuvres annuelles, les tenant pour des préparatifs d'invasion, et y a répliqué ces dernières semaines par une série de menaces et de tirs expérimentaux de missiles. Mercredi, Donald Trump a estimé que "discuter n'est pas la bonne réponse" pour résoudre la crise nord-coréenne. "Les Etats-Unis discutent avec la Corée du Nord et lui versent indûment de l'argent depuis 25 ans", a écrit le président américain sur son compte Twitter. "Discuter n'est pas la réponse", ajoute-t-il. () Cependant, prié quelques heures plus tard par des journalistes de dire si Washington avait épuisé les solutions diplomatiques avec Pyongyang, le chef du Pentagone, James Mattis, a répondu par la négative, tempérant ainsi les propos du président. APPEL D'ABE ET DE MAY A LA CHINE Le ministre japonais de la Défense, Itsunori Onodera, s'est entretenu au téléphone avec James Mattis et a estimé qu'il importait de maintenir la pression sur la Corée du Nord sous une forme "visible", a déclaré son ministère. Face notamment à la menace croissante représentée par la Corée du Nord, le ministère japonais de la Défense a demandé jeudi une enveloppe supplémentaire, d'environ 135 millions d'euros, afin de développer certains types de missiles. A l'issue d'un entretien à Tokyo avec Theresa May, le chef du gouvernement japonais, Shinzo Abe, a déclaré qu'elle et lui étaient convenus d'exhorter la Chine, alliée à la Corée du Nord, à s'impliquer davantage dans la résolution de la crise liée aux programmes nucléaire et balistique de Pyongyang. La Première ministre britannique a pour sa part déclaré être convenue avec Shinzo Abe d'accélérer le rythme de mise en oeuvre des sanctions visant la Corée du Nord. "Le Premier ministre Abe et moi-même nous sommes entendus pour coopérer ensemble, de concert avec la communauté internationale, au renforcement des pressions contre la Corée du Nord, notamment en accélérant le rythme de mise en oeuvre des sanctions", a dit Theresa May lors d'une conférence de presse conjointe avec Shinzo Abe. L'interdiction faite par Washington aux ressortissants américains de se rendre en Corée du Nord doit par ailleurs entrer en vigueur vendredi, ce qui va réduire un peu plus les sources de devises fortes de ce pays. (Jack Kim et Kaori Kaneko; Eric Faye pour le service français, édité par Simon Carraud)