EXCLUSIF. "La vie après Trump", par Douglas Kennedy

"Politiquement parlant, je suis une sorte d'espèce en voie de disparition par ces temps agités : un centriste. Quelqu'un qui croit résolument que le milieu de terrain est le seul endroit stable à un moment où l'extrémisme est la voix qui crie le plus fort. Le président élu des Etats-Unis, Joe Biden, est aussi un centriste, qui durant sa longue et en grande partie admirable carrière politique a toujours essayé d'éviter les hurlements de ceux qui se considèrent comme les purs et durs. C'est l'un des aspects les plus troublants de la condition humaine dans cette période de grande fragilité mondiale : les jusqu'au-boutistes manichéens qu'on voit apparaître un peu partout. Et, pire encore, le fait que nous nous trouvions désormais en conflit violent avec nos propres compatriotes.

En assistant aux événements de Washington la semaine dernière, j'ai parlé avec beaucoup de mes amis, choqués qu'une foule en colère ait pu envahir ce qui, aux Etats-Unis, est considéré comme un lieu sacré : le Capitole, où les deux branches législatives du gouvernement - le Congrès et le Sénat - étaient réunies pour confirmer l'élection de Biden comme 46e président. Les images de cette horde séditieuse prenant d'assaut et profanant un des temples de la démocratie américaine ont rappelé à beaucoup le genre de scènes de chaos qu'on voit se dérouler dans les républiques bananières mais normalement pas dans un pays qui s'est toujours perçu comme le modèle ultime de discours pacifique et de passation de pouv...


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