EXCLUSIF. Sarkozy-Kadhafi : l'étrange témoin qui a fait perdre son temps à la justice

Durant plus d'un an, les juges chargés de l'enquête sur le prétendu financement libyen de Nicolas Sarkozy ont suivi secrètement une piste qui devait les mener jusqu'au Graal : des preuves accablantes de la corruption de l'ancien président. À l'arrivée, ils n'ont rien trouvé du tout et, un mythe chassant l'autre, leur quête s'est changée en supplice de Tantale – quand ils croient toucher au but, ils repartent à zéro. La faute à un étrange témoin surgi de nulle part, qui prétendait aider la justice mais n'a réussi qu'à lui faire perdre du temps et du crédit.

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L'homme s'appelle Ali K. Âgé de 37 ans, né à Tripoli, il se présente comme un ancien des forces spéciales libyennes, assure avoir servi dans la garde prétorienne du colonel Kadhafi et côtoyé ses proches. Après la chute du régime, il a fui son pays. Passé par la Tunisie puis l'Allemagne, il a déposé en 2015 une demande d'asile en France, dont la procédure est en suspens à l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) après un premier rejet en 2017. Le 27 juin 2018, un avocat de Saint-Étienne a écrit aux magistrats parisiens qu'il détenait "des éléments de nature à confondre irrémédiablement M. Sarkozy".

Entre le roman picaresque et "OSS 117"

Plusieurs points de la lettre ont de quoi susciter le doute : une faute dans le nom de Kadhafi, un témoin décrit comme "tour à tour agent secret des services et homme d'affair...


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