Exclusif - Alassane Ouattara : "Les candidatures de Soro et Gbabo relèvent de la provocation"

Il avait promis de ne pas se représenter. Coup de théâtre : le décès de son dauphin a décidé le président de la Côte d’Ivoire à briguer un troisième mandat très contesté par ses opposants. Il nous a reçus à Abidjan pour s’expliquer.

Sa réussite est incontestable. Cet économiste, ancien directeur général adjoint du FMI, a été aussi le seul Premier ministre d’Houphouët-Boigny. Il a connu l’exil, a échappé à des tentatives d’assassinat. Elu président, il a pu s’emparer du pouvoir en 2011 avec l’aide des Nations unies. Réélu triomphalement en 2015, il avait promis de quitter le pouvoir… jusqu’à ce que Amadou Gon Coulibaly, son premier ministre et dauphin désigné, succombe le 8 juillet dernier à une crise cardiaque. Tenant du titre jusqu’au 1er tour prévu le 31 octobre prochaine, le président ivoirien affirme craindre qu’une guerre de succession ne mette en péril son héritage : neuf ans d’un développement économique salué par la communauté internationale. Il s’est longuement confié à Paris Match sur ces élections, les tensions et les inquiétudes qu’elles génèrent. Extraits.

Paris Match. Vous êtes candidat à un troisième mandat à la tête de la Côte d’Ivoire. Est-ce la volonté de garder le pouvoir ou un “sacrifice personnel”, comme l’affirment vos proches ?
Alassane Ouattara. J’avais décidé de passer la main et, croyez-moi, j’en étais heureux. J’ai 78 ans, j’ai beaucoup donné pour mon pays. Je m’apprêtais à ouvrir une fondation, tout était prêt. J’avais désigné mon successeur : Amadou Gon Coulibaly, mon Premier ministre, mon collaborateur depuis trente ans, je le considérais comme un fils. C’était un ingénieur et un économiste, il avait toutes les qualités pour être un grand président. Sa mort brutale d’une crise cardiaque m’a dévasté. Notre parti, qui représente la majorité des Ivoiriens, avait moins de sept semaines pour trouver un autre candidat. Et des primaires nous auraient fait courir le risque de divisions qui auraient fait le lit des(...)


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