Édith Cresson : « Il n’y a plus de Parti socialiste ! »

Le premier accueil est un regard d’acier, perçant l’entrebâillement de la porte d’un appartement parisien. Doudoune sans manches bleu nuit d’une marque branchée portée sur un pull vert bouteille, portable autour du cou tenu par une lanière, Édith Cresson, 90 ans, vit là entourée de livres. Dans le salon blanc, deux canapés se font face, installés sur le parquet chevron. Sur le fauteuil voisin, le dernier Goncourt, « Houris » de Kamel Daoud, est posé près du cendrier où une cigarette vient tout juste d’être éteinte. À côté, un ouvrage de Boris Cyrulnik et un livre sur elle qu’elle nous recommande chaudement, comme si elle voulait éviter de se répéter, une fois de plus. Trente ans après le départ de l’Elysée du président François Mitterrand, qui l’avait nommée en 1991, entretien avec celle dont l’Histoire retiendra qu’elle fut la première femme Première ministre en France.

PARIS MATCH. Avez-vous regardé la Déclaration de politique générale de François Bayrou, le 14 janvier ?

Édith CRESSON. Oui. C’était bien, en tout cas j’ai trouvé que ce qu’il disait, son programme, était cohérent avec les nécessités du moment. Il n’y avait rien de choquant dans ses déclarations.

Ça vous a rappelé la vôtre, le 22 mai 1991 ?

Moi, c’était très différent, j’étais la première femme à ce poste en France et c’était donc très difficile. En Angleterre, Margareth Thatcher avait déjà été nommée plus de dix ans auparavant, au Portugal il y avait déjà eu une femme Premier ministre (en 1979, NDLR)...


Lire la suite sur ParisMatch