Exactions des forces irakiennes près de Mossoul, selon Amnesty et HRW

Des forces irakiennes au sud de Mossoul. Des membres des forces gouvernementales irakiennes ont tué et torturé des civils au sud de Mossoul dans leur progression vers la grande ville du nord de l'Irak, affirment jeudi Amnesty International et Human Rights Watch. /Photo prise le 6 novembre 2016/REUTERS/Thaier Al-Sudani

BAGDAD (Reuters) - Des membres des forces gouvernementales irakiennes ont tué et torturé des civils au sud de Mossoul dans leur progression vers la grande ville du nord de l'Irak tenue par les djihadistes de l'Etat islamique, affirment jeudi Amnesty International et Human Rights Watch. Les deux organisations internationales de défense des droits de l'homme, dans des rapports distincts, portent les premières accusations de ce genre depuis le début de la contre-offensive, le 17 octobre. Amnesty International rapporte que "jusqu'à six" cadavres de personnes soupçonnées de liens avec l'EI ont été découverts dans les secteurs de Choura et de Kayara. "Des hommes en uniforme de la police fédérale (irakienne) ont procédé à de multiples assassinats, interpellant puis tuant délibérément de sang froid des habitants de villages situés au sud de Mossoul", a déclaré Lynn Maalouf, directrice de recherche adjointe au bureau d'Amnesty à Beyrouth. Human Rights Watch (HRW) rapporte pour sa part qu'au moins 37 hommes soupçonnés d'être affiliés à l'EI ont été arrêtés par des forces irakiennes et kurdes à des barrages de sécurité, dans des villages et dans des centres d'accueil des populations déplacées autour de Mossoul et d'Haouidja, plus au sud. Leurs proches disent n'avoir aucune nouvelle d'eux. Selon HRW, cette pratique "accroît significativement le risque d'autres violations", y compris la torture. Au ministère irakien de l'Intérieur, un porte-parole a démenti que les forces irakiennes se soient rendues coupables d'exactions. Porte-parole du gouvernement régional du Kurdistan irakien, Dindar Zebari a opposé lui aussi un démenti aux affirmations de HRW, expliquant que l'information aux familles des personnes interpellées se heurtait à des difficultés et des ressources limitées. "Nul n'est détenu dans des centres inconnus. Ils sont détenus dans des installations identifiés", a-t-il dit. (Stephen Kalin; Henri-Pierre André pour le service français)