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Exécutions publiques à Gaza, un obus tue un enfant en Israël

Une synagogue de la ville d'Ashdod, dans le sud d'Israël, a été touchée par un obus de mortier tiré de la bande de Gaza vendredi, faisant cinq blessés. /Photo prise le 22 août 2014/REUTERS/Amir Cohen

par Nidal al-Mughrabi et Allyn Fisher-Ilan GAZA/JERUSALEM (Reuters) - Dix-huit Palestiniens accusés de collaborer avec Israël ont été exécutés vendredi dans la bande de Gaza, a-t-on appris auprès des services de sécurité du Hamas au lendemain de la mort de trois de leurs chefs militaires dans un raid aérien israélien. Les tirs de mortier et de roquettes de Gaza vers Israël se sont par ailleurs poursuivis. Un enfant de quatre ans a été tué dans un kibboutz et cinq personnes ont été blessées dans une synagogue de la ville d'Ashdod, rapporte la police israélienne. Sept des 18 Palestiniens exécutés, le visage couvert et les mains liées, ont été abattus devant une mosquée de la ville de Gaza, précisent des témoins ainsi qu'un site internet pro-Hamas. Il s'agit de la première exécution publique dans l'enclave palestinienne depuis les années 1990. Onze autres suspects de collaboration ont été tués et leurs corps ont été abandonnés vendredi matin devant un poste de police. "La résistance a débuté une opération appelée 'tordre les cous', visant les collaborateurs qui contribuent à l'occupation (israélienne), qui aident à tuer notre peuple et à détruire nos maisons", écrit Al Majd, site internet tenu par le service de sécurité interne du Hamas. Le Centre palestinien pour les droits de l'homme (PCHR) a dénoncé l'exécution de ces hommes. "Nous exhortons l'Autorité palestinienne et la résistance (les groupes armés palestiniens) à intervenir pour mettre un terme à ces exécutions extrajudiciaires, quelle que soit leur motivation", a déclaré le directeur de l'organisation, Raji al Sourani. UN ENFANT TUÉ EN ISRAËL Le Hamas et d'autres groupes armés palestiniens ont tiré vendredi une soixantaine de roquettes vers Israël, dont l'une a frappé une synagogue à Ashdod, à une trentaine de kilomètres de Gaza, blessant cinq personnes. Un enfant de quatre ans a été tué par un obus de mortier dans un kibboutz du sud d'Israël. Il s'agit du premier enfant israélien tué depuis le début du conflit. Le Premier minisre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que le Hamas allait "payer au prix fort" la mort de cet enfant, laissant supposer une multiplication des actions contre le groupe palestinien. Israël a pour sa part mené 25 attaques aériennes sur Gaza, faisant quatre morts, ont dit des responsables médicaux gazaouis. Plus de 2.071 Palestiniens ont été tués depuis le début de l'offensive israélienne, le 8 juillet, ayant pour but proclamé de mettre fin aux tirs de roquettes. Des quartiers de Gaza ont été détruits, entraînant quelque 400.000 déplacés dans l'enclave de 1,8 million d'habitants. Soixante-quatre soldats israéliens ont perdu la vie et quatre civils ont été tués sur le territoire de l'Etat hébreu. Sur le plan politique, la contestation se fait également plus véhémente en Cisjordanie, des élus palestiniens accusant Israël d'une répression anti-démocratique avec notamment la détention de parlementaires palestiniens. Sur les 84 parlementaires palestiniens élus en Cisjordanie et à Jérusalem-Est en 2006, 36 sont incarcérés dans des prisons israéliennes, dont les deux-tiers en "détention administrative" pour des charges qui n'ont pas été rendues publiques. "Même s'exprimer est devenu illégal dans leur système fait sur mesure", a dénoncé Mona Mansour, rare élue du Hamas à ne pas avoir été emprisonnée. "Les responsables politiques ne jouent aucun rôle dans les activités militaires (...) (Les Israéliens) violent le droit à la représentation des Palestiniens inscrit dans le droit international." Yigal Palmor, un porte-parole de la diplomatie israélienne, a justifié ces détentions en expliquant que le fait d'appartenir à une "organisation terroriste" combattant Israël, comme le Hamas, "constitue une violation". Le gouvernement israélien refuse de négocier directement avec le Hamas, qu'il considère comme une organisation terroriste. (Avec Noah Browning à Ramallah, Agathe Machecourt pour le service français, édité par Tangi Salaün)