Evgueni Prigojine se lâche et qualifie Poutine de “papy”

Courrier international

Evgueni Prigojine a fait de son mieux pour gâcher les célébrations du 9 Mai à Moscou, lorsque la Russie tout entière a commémoré “sa” victoire contre l’Allemagne nazie. Après avoir patiemment attendu la fin de la parade militaire, où était présent Vladimir Poutine, le patron du groupe de mercenaires Wagner a publié une longue vidéo dans laquelle il a accusé, une fois de plus, le commandement des forces russes en Ukraine de priver délibérément ses hommes des munitions nécessaires pour se battre.

“Par conséquent, ils meurent tous les jours par centaines”, a-t-il lancé. Il a aussi accusé l’armée régulière de “couardise”, affirmant qu’une de ses unités avait “lâchement abandonné” ses positions près de Bakhmout, exposant un peu plus les mercenaires de Wagner au feu ukrainien.

“Aujourd’hui, nous célébrons la victoire de nos aïeux. L’armée actuelle, elle, ne remporte aucune victoire”, a-t-il lancé en qualifiant le ministère de la Défense de “ministère des intrigues”. Valeri Guerassimov, chef de l’état-major russe, et le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, ses deux têtes de Turc préférées parmi les généraux russes, en ont de nouveau pris pour leur grade, Prigojine les suspectant cette fois-ci de cacher la réalité de la guerre au “commandant suprême”.

“Couillon fini”

Du coup, “le papy [dedouchka] bienheureux pense que tout va bien”, a-t-il enchaîné. “S’il s’avère que c’est le cas, que Dieu nous bénisse. Mais comment allons-nous gagner cette guerre et qu’adviendra-t-il de la Russie s’il s’avère, je ne fais que le supposer, que ce papy est un couillon fini ?”

“Papy bienheureux ? À vous de deviner de qui il s’agit”, écrit le quotidien en ligne Meduza, dont les journalistes travaillent depuis la Lettonie, en rappelant opportunément dans un autre article que, depuis 2021, on qualifie régulièrement Vladimir Poutine de “papy bunkérisé”.

Evgueni Prigojine est certainement connu pour son langage fleuri, mais ce serait dans ce cas la première fois qu’il se permettrait de critiquer ainsi le maître du Kremlin, d’autant plus que les deux hommes sont considérés comme très proches.

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