Evguéni Prigojine, le chef de Wagner, sur la liste des passagers d’un avion écrasé en Russie

Le patron de Wagner Prigojine parmi les victimes du crash d’avion en Russie.
Le patron de Wagner Prigojine parmi les victimes du crash d’avion en Russie.

RUSSIE - Le chef de Wagner est-il mort ? Evgueni Prigojine était sur la liste des passagers de l’avion privé qui s’est écrasé ce mercredi 23 août dans la région de Tver en Russie a indiqué l’agence russe du transport aérien Rossaviatsia. Celle-ci a par la suite confirmé la présence du patron de Wagner à bord de l’avion accidenté.

« Selon la compagnie aérienne, les passagers suivants se trouvaient à bord de l’avion Embraer - 135 », a indiqué Rossaviatsia en citant le nom de Evgueni Prigojine mais aussi celui de son bras droit Dmitri Outkine. Selon elle, le vol se déroulait « en vertu d’un permis d’espace aérien dûment délivré ».

L’engin effectuait une liaison entre Moscou et Saint-Pétersbourg. Pour l’heure les causes de l’accident ne sont pas encore connues. Aucun des passagers n’a survécu au crash. « Il y avait 10 personnes à bord, dont 3 membres d’équipage. Selon les premières informations, toutes les personnes à bord sont décédées », a indiqué sur Telegram le ministère russe des Situations d’urgence.

Cet accident est « un signal de Poutine aux élites russes avant les élections de 2024 », a réagi sur X (ex-Twitter) le conseiller de la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podoliak, estimant que « Poutine ne pardonne à personne ». Le président américain Joe Biden a pour sa part déclaré que « peu de choses ne se passent en Russie sans que Poutine n’y soit pour quelque chose, » depuis les montagnes de l’Ouest américain où il est avec sa famille.

Un crash d’avion faisant 10 morts

Selon le ministère, l’avion privé Embraer Legacy s’est écrasé près du village de Kujenkino, dans la région de Tver, au nord-ouest de Moscou. « Le ministère russe des Situations d’urgence mène des opérations de recherche », a-t-il encore précisé.

Des vidéos dont l’AFP n’a pas pu confirmer l’authenticité ont été diffusées sur plusieurs chaînes Telegram se disant liées à Wagner et sur les réseaux sociaux. Comme vous pouvez le voir dans le tweet ci-dessous publié par un haut conseiller du gouvernement ukrainien, les images montrent des débris en feu dans un champ ou encore un appareil tombant du ciel.

Evguéni Prigojine avait été à l’origine en juin d’une rébellion dirigée contre l’état-major russe et le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, menée par ses hommes, qui avaient brièvement capturé des sites militaires dans le sud de la Russie avant de se diriger vers Moscou.

Prigojine avait rapidement renoncé à cette mutinerie, en plein conflit en Ukraine. Elle avait pris fin le 24 juin au soir. Un accord prévoyait alors le départ au Bélarus du chef de Wagner. Ses combattants avaient le choix de l’y rejoindre, d’entrer dans l’armée russe régulière ou de retourner à la vie civile.

Un « meurtrier » qui « ne manquera à personne »

Lundi soir, Prigojine était apparu dans une vidéo diffusée par des groupes proches de Wagner sur les réseaux sociaux, où il affirmait se trouver en Afrique. Dans un paysage désertique, il disait travailler à « rendre la Russie encore plus grande sur tous les continents et l’Afrique encore plus libre ».

La meneuse de l’opposition bélarusse en exil, Svetlana Tikhanovskaïa, a estimé mercredi que la patron de Wagner Evguéni Prigojine, était un « meurtrier » qui « ne manquera à personne ».

« Le criminel Prigojine ne manquera à personne au Bélarus. C’était un meurtrier et il faut s’en souvenir comme tel », a indiqué Tikhanovskaïa sur X, estimant que « sa mort pourrait démanteler la présence de Wagner au Bélarus », un pays allié de Moscou.

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