Europe : une PAC plus verte…, mais gare à la triche

Un agriculteur conduisant une moissonneuse-batteuse à Marambat, en France, 10 Juillet 2020.
Un agriculteur conduisant une moissonneuse-batteuse à Marambat, en France, 10 Juillet 2020.

La nouvelle politique agricole commune (PAC) sera plus verte, beaucoup plus verte. Mais, selon la proposition de la Commission, le contrôle sera davantage décentralisé au niveau des États. Avantage : les règles seront adaptées au plus près du terrain. Inconvénient : loin du contrôle de la Commission, les États voyous pourront plus aisément tricher et la concurrence entre les agriculteurs européens sera moins équitable.

Là encore, l'enjeu du « level playing field », comme dans le dossier Brexit, est central. S'il y a un marché commun, il faut que tous jouent avec les mêmes règles. « Sinon, nous irons vers 27 politiques agricoles européennes divergentes et nous ne pourrons garantir une égalité de traitement entre les agriculteurs européens opérant au sein du marché unique. Car, soyons clairs, une majorité d'États membres ne défendent plus cette ambition commune européenne dans le cadre de la politique agricole », souligne Anne Sander, eurodéputée LR-PPE, co-rapporteure sur une partie de la PAC.

Les mafias de l'Est dans le viseur

La Commission ne veut plus s'embêter avec la tâche du contrôle de conformité. La PAC est adoptée cette semaine au Parlement européen, qui débat des rapports portant sur les divers textes qui la régissent : le plan stratégique (à savoir les aides des piliers I et II), le Règlement horizontal (le contrôle de la PAC) et l'organisation commune de marché (les règles de concurrence, les mécanismes d'intervention). En tout, trois rapports, le [...] Lire la suite