Europe 1 : quand ça veut pas, ça veut pas !

Après une rentrée difficile, Europe 1 doit de nouveau affronter de mauvais chiffres d’audiences selon un sondage intermédiaire de Médiamétrie et songe déjà à modifier encore une fois sa grille de programmes !

Campagne de publicité Europe 1
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J’entends déjà les détracteurs dire que je ne suis pas le mieux placé pour commenter la situation d’Europe 1 après mon éviction de la tranche 9h-10h en fin de saison dernière. En préambule, je tiens à préciser qu’aucun esprit de revanche ou de mauvais esprit ne m’anime en écrivant ces lignes, tout simplement parce que j’ai tourné la page d’Europe 1. Soyons clair : que les audiences soient bonnes ou mauvaises, ce n’est sincèrement plus mon histoire. Et pour tous mes amis qui travaillent encore là-bas et pour l’amour que j’ai toujours porté à cette radio, je préférerais vraiment qu’elles soient bonnes et que cette radio que j’ai tant aimée puisse se relever.

Car la maison bleue tremble sur ses fondations suite au séisme des audiences du 15 novembre. Avec 7,2% d’audience, Europe 1 a en effet réalisé sa pire rentrée historique en baisse de 0,9% par rapport à la rentrée 2016. Après cette première claque, la station de la rue François 1er doit affronter un nouveau revers selon les résultats du premier sondage intermédiaire concernant sur la vague novembre-décembre. Ces chiffres confidentiels placent Europe 1 en grande difficulté à des scores encore inférieurs à ceux de la rentrée. Certes ces résultats ne concernent qu’une seule quinzaine mais n’augurent rien de bon pour le sondage définitif du 15 janvier étant donné la courte durée de la période sondée entre novembre et décembre.

Des ajustements sur la grille

Face à cette nouvelle déconvenue, le grand patron d’Europe 1 Arnaud Lagardère aurait déjà demandé des ajustements sur la grille des programmes mise en place en septembre. Certains horaires pourraient être ajustés au plus vite et des émissions déplacées. Les principales inquiétudes portent sur la matinale et la matinée, censées être les fers de lance de l’ensemble de la radio.

Alors qu’à la publication des mauvais sondages la semaine dernière, la nouvelle direction communiquait sur la nécessité d’avoir du temps pour installer sa grille et sa patte, l’actionnaire semble être plus impatient. Il faut dire que le changement de grille radical imposé au mois de septembre était censé porté ses fruits dès la première vague. Or aucun signe positif ne s’est dégagé des nouveaux programmes puisqu’ils sont quasiment tous en baisse de 6h15 du matin à 21h.

En interne, la crise est palpable et l’inquiétude grandit face aux rumeurs de modifications de la grille. En effet selon des informations de Télé 2 Semaines, la matinale de Patrick Cohen pourrait être raccourcie à 9h, l’émission média pourrait prendre place entre 9h et 10h et les émissions de Daphné Burki et Isabelle Quenin pourraient être interverties entre le matin et l’après-midi. Aujourd’hui Frédéric Schlesinger, le PDG d’Europe 1 a tenté de calmer les esprits en expliquant dans un message interne et dans une prise de parole que ces rumeurs de bouleversement étaient infondées. En revanche il confirme que des évolutions ont bien lieu en permanence au sein des émissions. Selon nos informations, la tranche de Daphné Burkï (10h-12h) a déjà été recentrée sur des sujets plus centrés sur des thématiques de santé et de vie quotidienne.

Un positionnement parisiano-bobo-branché

Frédéric Schlesinger rappelle aussi qu’il s’est fixé un délai de trois ans pour redresser Europe 1. Pas trois mois. Mais compte tenu des enjeux et des sommes investies par l’actionnaire, on peut comprendre l’impatience d’Arnaud Lagardère. À défaut de redressement spectaculaire, il aimerait au moins pouvoir observer un frémissement ou une inversion de tendance. Or, on sait déjà que les sondages de janvier seront mauvais et qu’aucune éclaircie n’est annoncée.

Au-delà des horaires et des incarnations, c’est aussi la nouvelle ligne éditoriale d’Europe 1 qui interroge. Le nouveau positionnement parisiano-bobo-branché est-il vraiment en adéquation avec le public historique d’Europe 1 ? Depuis la rentrée les auditeurs répondent clairement par la négative. La nouvelle direction ne se cache pas d’avoir voulu vider la salle pour la remplir ensuite en recrutant de nouveaux auditeurs. Pour le moment, seule la première partie de la stratégie semble fonctionner.

Thomas Joubert