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Européennes: Entre Le Pen et Macron, Wauquiez tente de se frayer un chemin

A cinq jours des élections européennes, le président des Républicains, Laurent Wauquiez (photo), a renvoyé dos-à-dos mardi soir le chef de l'Etat Emmanuel Macron et la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen, dont les têtes de liste sont données en tête pour le scrutin de dimanche. /Photo prise le 20 février 2019/Reuters/Ludovic Marin

VILLEURBANNE (Reuters) - A cinq jours des élections européennes, le président des Républicains, Laurent Wauquiez, a renvoyé dos-à-dos mardi soir le chef de l'Etat Emmanuel Macron et la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen, dont les têtes de liste sont données en tête pour le scrutin de dimanche.

Devant quelque 1.500 personnes réunies à l'Astroballe, la salle du club de basket-ball de Villeurbanne (Rhône), Laurent Wauquiez est revenu sur l'entretien d'Emmanuel Macron publié mardi par la presse régionale et a décrit un président très "éloigné de la droite".

"Il nous rappelle dans cette interview à quel point la vision qu'il porte pour l'Europe ne correspond pas à celle de la droite", a-t-il lancé. "Il est parvenu à proposer trois taxes supplémentaires, sur les entreprises, le carbone et le kérozène. La seule contribution d'Emmanuel Macron au débat européen, c'est sa créativité fiscale dont aucun autre pays ne veut", a-t-il ajouté.

"Quand on est de droite, on baisse les impôts, quand on est de droite, on ne confond pas le voile islamique avec le fichu que portait nos grand-mères", a poursuivi le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. "Quand on est de droite, on a du respect pour nos aînés et on ne prend pas 8 milliards d'euros sur le pouvoir d'achat en deux ans, on ne délivre pas un record de titres de séjours à des immigrés alors que nos capacités d'intégration sont dépassées".

Laurent Wauquiez a par ailleurs accusé Emmanuel Macron d'être responsable de "la dislocation de l'Europe". "Il nous a mis à dos les pays d'Europe centrale en leur faisant la leçon. Il a abîmé la relation franco-allemande. Il nous a aliéné les pays du sud et les pays scandinaves. Il a divisé et fracturé".

"A tous ceux qui veulent refonder l'Europe: ce n'est pas avec Emmanuel Macron qu'on y parviendra. Il cherche juste à se sauver lui-même et rien de plus", a-t-il poursuivi. "Voter pour En Marche, c'est faire un chèque en blanc pour Emmanuel Macron".

Dans l'optique de retrouver ses électeurs, Laurent Wauquiez s'en est pris également à Marine Le Pen, qu'il a qualifiée d'"irresponsable" et dont il a dénoncé la volonté de déconstruire l'Europe.

"Madame Le Pen, vous êtes irresponsable, et on ne pourra jamais vous confier, ni les destinées de la France, ni les destinées de l'Europe", a-t-il déclaré.

"Pour la refondation de l'Europe, le choix ne peut être en aucun cas celui de Marine Le Pen et du Rassemblent National, car elle propose la déconstruction de l'Europe et de l'euro", a-t-il considéré. "Ce chemin serait une erreur historique pour notre pays".

Celui qui tente de se frayer un chemin entre les deux candidats qui devraient, selon les derniers sondages, arriver devant la liste de François-Xavier Bellamy, a dit avoir vu au fil de la campagne électorale "se rapprocher les positions de l'extrême-droite et de l'extrême-gauche".

"Il n'y a qu'une seule liste qui apporte une alternative entre un président de la République qui a déçu et le chaos des extrêmes, c'est la liste des Républicains", a conclu Wauquiez.

(Catherine Lagrange, édité par Jean Terzian)