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Euronext reste à l'affût d'acquisitions, 2018 a bien démarré

PARIS (Reuters) - Euronext est à l'affût d'autres acquisitions en Europe après le rachat l'an dernier la Bourse de Dublin, a déclaré lundi le PDG de l'opérateur boursier, qui veut accentuer la pression sur ses concurrents Deutsche Boerse et London Stock Exchange.

Le groupe a réalisé en 2017 un Ebitda supérieur aux attentes, en hausse de 4,9% à 297,8 millions d'euros (consensus Thomson Reuters I/B/E/S 292,75 millions), sa discipline de coûts et une hausse des volumes ayant compensé un environnement de faible volatilité sur les marchés.

En 2018, il pense bénéficier d'un retour de la volatilité et de l'amélioration de l'économie mondiale.

Les volumes ont été "très élevés" depuis le début de l'année, a déclaré Stéphane Boujnah lors d'une conférence téléphonique.

"Les perspectives de croissance de la zone euro ont été révisées en hausse à 2,3%-2,4% pour 2018, ce qui est robuste cycliquement et de nature à soutenir l'arrivée de flux sur notre marché."

Les volumes des opérations au comptant affichent une progression de 32,5% jusqu'ici cette année par rapport à la même période de 2017, et les opérations sur les dérivés sont en augmentation de 28,7%.

"Pour la première fois depuis notre introduction en Bourse, nous incluons une nouvelle Bourse (celle de Dublin, NDLR) et envoyons un message clair aux Bourses indépendantes en Europe qui veulent bénéficier de notre réserve de liquidités et de notre plate-forme technologique", a aussi déclaré Stéphane Boujnah.

"L'ISE a décidé de suivre cette voie à la fin de l'an dernier et nous sommes ouverts à d'autres Bourses européennes qui auraient la même ambition."

Euronext, qui exploitait déjà les Bourses de Paris, Amsterdam, Bruxelles, et Lisbonne, a déboursé l'an dernier 137 millions d'euros pour s'offrir l'Irish Stock Exchange (ISE) et renforcer ainsi, à l'heure du Brexit, son profil de croissance et son internationalisation.

En matière de M&A, Euronext cherche à consolider davantage ses positions sur les marchés au comptant européens et à diversifier ses sources de revenus.

Stéphane Boujnah n'a cité aucune cible potentielle. Des analystes ont évoqué la Bourse de Madrid.

En Bourse, l'action Euronext a réduit ses pertes après ces propos pour céder -0,75% à 53,2 euros à 15h52.

Le titre était descendu jusqu'à 52,15 euros dans la matinée, le marché se montrant déçu de l'effritement de la marge d'Ebitda en 2017 malgré l'augmentation de 21,8% du dividende, porté à 1,73 euro par action, soit 50% du bénéfice net publié.

La marge d'Ebitda est ressorti à 55,9% pour l'exercice 2017 contre 57,2% en 2016.

Euronext a réaffirmé son objectif d'une marge d'Ebitda de 61% à 63% en 2019, hors clearing, avec une croissance annuelle de 2% en moyenne des activités principales sur la période 2015-2019, et des économies de coûts brutes de 22 millions d'euros qui devraient commencer au second semestre 2018.

(Dominique Rodriguez à Paris, Noor Zainab Hussain à Bangalore, édité par Jean-Michel Bélot)