"Il y a eu autant de mortes que le quinquennat précédent": la sœur d'une victime de féminicide témoigne

Sandrine Bouchait, autrice de
Sandrine Bouchait, autrice de

Près de six ans après la mort d'Hélène sous les coups de son compagnon, Sandrine Bouchait, sa sœur, a voulu alerter, au micro de BFMTV, sur les failles de la prévention des féminicides et de l'accompagnement des familles des victimes.

L'autrice de Elle le quitte, il la tue, aux éditions de L'Archipel, qui sera reçue dans la soirée par Isabelle Rome la ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, a dénoncé une politique qui "ne fonctionne pas" en France.

"C'était la grande cause du quinquennat, sauf qu'il y a eu autant de mortes que le quinquennat précédent. On voit bien que ça ne fonctionne pas. Il faut aller beaucoup plus loin", a-t-elle lancé. En effet, selon l'étude nationale sur les morts violentes au sein du couple, 122 femmes ont été tuées par leur conjoint en 2021, contre 123 en 2016, avant l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron en 2017.

Prendre exemple sur l'Espagne

En cette journée internationale pour les droits des femmes, Sandrine Bouchait a annoncé sur notre antenne qu'elle allait demander à la ministre de "s'inspirer de ce qu'il se passe chez nos voisins européens, notamment l'Espagne, avec un outil informatique qui permet une évaluation du danger en temps réel". Selon elle, "il a fait baisser de 63% les violences".

Car c'est bien sur la prévention des violences faites aux femmes que l'autrice veut que la France progresse.

"Les deux derniers féminicides posent la question du suivi et de la prise en charge des agresseurs", a-t-elle commenté.

"Solitude"

De plus, Sandrine Bouchait a pointé du doigt le manque d'accompagnement des familles des victimes, en insistant sur "le mot solitude".

"En 2017, j'ai récupéré ma nièce au bout de trois semaines sans aucune évaluation, sans accompagnement psychologique de la petite fille", a-t-elle déploré.

Alors qu'elle a réussi à adopter sa nièce, qu'elle a prise en charge depuis le décès de sa mère, Sandrine Bouchait a affirmé que les familles de victimes étaient "face à un désert institutionnel".

Article original publié sur BFMTV.com