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Etude à l'Onu du projet de résolution sur Alep

Le Conseil de sécurité des Nations unies entame les discussions sur un projet de résolution appelant la Russie et les Etats-Unis à un cessez-le-feu à Alep, en Syrie, et à "mettre fin à tous les vols militaires au-dessus de la ville". /Capture d'image de drone le 27 septembre 2016/REUTERS TV

NATIONS UNIES (Reuters) - Le Conseil de sécurité des Nations unies entame lundi les discussions sur un projet de résolution appelant la Russie et les Etats-Unis à un cessez-le-feu à Alep, en Syrie, et à "mettre fin à tous les vols militaires au-dessus de la ville". Le projet, que Reuters s'est procuré, demande en outre au secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, de présenter au Conseil des propositions en vue de la mise en place d'une trêve supervisée par les Nations unies et menace de prendre d'"autres mesures" dans le cas où "l'une des parties au conflit intérieur en Syrie" ne respecterait pas la trêve. Les 15 membres du Conseil de sécurité devaient entamer les discussions sur le texte dans l'après-midi, ont précisé des diplomates. Le projet a été élaboré par la France et l'Espagne. De source diplomatique, on dit ignorer à ce stade quel accueil la Russie et la Chine, qui disposent d'un droit de veto en tant que membres permanents, réserveront au projet. Moscou et Pékin ont jusqu'à présent empêché l'adoption par le Conseil de sécurité de plusieurs textes condamnant le régime syrien. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a déclaré la semaine dernière que tout pays qui s'opposerait au projet de résolution courrait "le risque de porter la responsabilité de complicités de crimes de guerre". Invité lundi de la chaîne TV5 Monde, le chef de la diplomatie française a émis le souhait de voir une résolution adoptée dans les prochains jours. "Il faut en appeler à la conscience de tous les membres du Conseil de sécurité", a-t-il déclaré. "J'espère que nous pourrons obtenir un résultat cette semaine." Jean-Marc Ayrault s'est adressé à Moscou. "Je mets en garde la Russie de ne pas prendre cette responsabilité de ne pas donner une nouvelle chance au cessez-le-feu", a-t-il dit. "Notre conscience est profondément meurtrie. Tous ceux qui croient aux droits de l'Homme, à la paix, à la fraternité, ne peuvent pas supporter des images aussi terribles". Plus de 250.000 civils se trouvent pris au piège dans la partie orientale de l'ex-capitale économique de la Syrie, que l'armée du président Bachar al Assad, soutenue par la Russie et l'Iran, cherche à reprendre aux forces rebelles. Le succès de cette offensive de Damas constituerait sa plus grande victoire en cinq ans et demi de guerre civile. Plusieurs tentatives de faire appliquer un cessez-le-feu pour permettre l'acheminement de convois humanitaires dans la zone des combats et des bombardements ont échoué ces dernières semaines. Les bombardements aériens russes et syriens ont endommagé plusieurs hôpitaux et le réseau d'eau. (Michelle Nichols, avec Elizabeth Pineau et Marc Angrand à Paris, édité par Tangi Salaün et Gilles Trequesser)