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«Les Ethiopiens refusent désormais d’être dirigés "à l’ancienne" par le parti au pouvoir»

Merera Gudina, président du Congrès fédéral oromo, en mai 2010.

Président d'un parti d'opposition oromo, Merera Gudina est sorti de prison il y a un mois, après plus d'un an de détention. Il revient sur la démission surprise du Premier ministre, jeudi 16 février, et le retour de l'état d'urgence en Ethiopie.

La crise politique s’accentue en Ethiopie. Le gouvernement a de nouveau déclaré l’état d’urgence, conformément à ce que permet la Constitution de 1995. Arrestations sans mandat, interdiction de manifester, de publier des écrits considérés comme pouvant «perturber» le public ou créer des «dissensions» dans la population… La coalition au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (FDRPE), explique ne pas avoir le choix face aux violences à caractère ethnique qui secouent le pays. Mais les critiques sont nombreuses, de la diplomatie américaine en passant par l’opposition oromo (35% à 40% de la population). Interview du président du Congrès fédéraliste oromo (CFO, qui n’a aucun représentant au Parlement), le docteur Merera Gudina, emprisonné pendant plus d’un an et libéré le 17 janvier.

L’Ethiopie est à nouveau sous état d’urgence, six mois plus tard, qu’en pensez-vous?

C’est ce qui faisait le plus peur à certains d’entre nous. Je ne crois pas que ce soit de nature à régler la crise politique que traverse ce pays, en aucune manière. L’état d’urgence signifie qu’on t’empêche de mener tes activités, qu’on les réduit. J’ai par exemple été détenu parce que les autorités ont affirmé que je n’avais pas respecté l’état d’urgence en voyageant en Europe pour être auditionné par le Parlement européen [le 9 novembre 2016, ndlr]. L’état d’urgence, ce sont des détentions, des tueries… Vous savez, des milliers et des milliers d’Oromos ont été emprisonnés à cause de l’état d’urgence, donc ce n’est vraiment pas une bonne nouvelle.

Craignez-vous un coup d’Etat militaire?

La mise en œuvre de l’état d’urgence se fait, sans aucun doute, à travers les structures militaire et sécuritaire. Qu’on le (...)

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