États-Unis : il abat un tueur de masse, police et pro-armes applaudissent

Jonathan Douglas Sapirman, 20 ans, auteur de la fusillade abattu par un client - Johnson County Coroner's Office/Handout via REUTERS

Elisjsha Dicken, 22 ans, a abattu l’auteur d’une fusillade qui a fait 3 morts et plusieurs blessés dans un centre commercial de l’Indiana, aux Etats-Unis, grâce à une arme sans permis. Ce qui lui a valu les hommages de la police et du lobby des armes.

Une fusillade dans la fusillade. Ce dimanche 17 juillet 2022, Elisjsha Dicken a abattu un homme en pleine tuerie de masse grâce à une arme qu’il détenait sans permis, ce qui est désormais autorisé par les lois de l’Indiana, rapporte le journal Le Parisien. Considéré comme un héros ayant évité un plus grand nombre de morts, le jeune homme de 22 ans est au centre d’une nouvelle polémique sur le port d’armes aux Etats-Unis.

Cette histoire commence dans un centre commercial de Greenwood, dans l'État américain de l’Indiana. Ce jour-là, Jonathan Sapirman, un jeune homme de 20 ans, sort des toilettes avec un fusil semi-automatique et un pistolet après s’être enfermé pendant une heure. Une fois dans la galerie, il ouvre le feu sur les clients et tue un homme ainsi qu’un couple attablés dans une zone de restauration. Au total, il tire 24 cartouches et blesse deux autres personnes. Mais sa course mortelle s’arrête là, lorsqu’il est tué par Elisjsha Dicken, 22 ans, qui porte une arme de poing sans permis, comme l’y autorise la loi depuis peu.

Une Amérique profondément divisée

Dans une Amérique ravagée par des fusillades à répétition, cette affaire n’est pas un simple fait divers. Deux écoles de pensée s’opposent en effet autour du sujet. La première consiste à penser que la régulation des armes à feu réduirait drastiquement le nombre de fusillades. La seconde que le contrôle des armes empêcherait les citoyens de se protéger contre les tueurs de masse. Ceux qui adhèrent à cette dernière se sont donc bien évidemment empressés d’acclamer l'intervention d'Elisjsha Dicken. Parmi eux, la police de la ville, les partisans du port d’armes et, sans surprise, la NRA, le tout-puissant lobby américain des armes à feu.

“Beaucoup plus de gens seraient morts la nuit dernière si ce citoyen armé et responsable n’avait pas réagi très vite, deux minutes après les premiers tirs”, s’est ainsi félicité James Ison, le chef de la police de Greenwood. Et d’ajouter : “Le jeune homme avait toute sa tête, il a agi très vite.” Le principal argument des défenseurs de cette réponse armée est bien évidemment que les “bons” citoyens portant des armes évitent des morts lors des fusillades. Ce qui est probablement le cas pour cette affaire puisque Jonathan Sapirman n’a tiré que 24 des 100 cartouches qu’il portait et qu’un autre fusil a été trouvé dans les toilettes du centre commercial. Toutefois, si la loi américaine avait été plus restrictive, il n’aurait probablement pas pu acheter ces armes légalement, comme il l’a fait.

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