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Etats-Unis et UE annoncent de nouvelles sanctions contre Moscou

A Donetsk. L'Union européenne est parvenue mardi à un accord sur des sanctions économiques contre la Russie en raison du rôle joué par le pays dans la crise en Ukraine, alors que les combats se poursuivent dans l'est du pays entre forces gouvernementales et séparatistes pro-russes. /Photo prise le 29 juillet 2014/REUTERS/Sergei Karpukhin

BRUXELLES/DONETSK (Reuters) - Les États-Unis et l'Union européenne ont annoncé mardi de nouvelles sanctions contre Moscou en raison de son rôle dans la crise en Ukraine, alors que les combats se poursuivent dans l'est du pays entre forces gouvernementales et séparatistes. Le président américain Barack Obama a annoncé de nouvelles sanctions contre Moscou visant les secteurs de l'énergie, de la défense et de la finance, avec la suspension d'exportations, l'assujettissement de nouvelles banques et entreprises du secteur de la défense aux sanctions et la suspension formelle des crédits à l'exportation et des financements du développement économique russe. L'Union européenne s'est de son côté accordée quelques heures plus tôt sur de nouvelles mesures de rétorsion, qui incluront la fermeture de l'accès aux marchés de capitaux de l'Union européenne aux banques russes détenues par l'État et cibleront le secteur de la défense et les technologies dites sensibles, a-t-on appris de source diplomatique. Contrairement aux Etats-Unis, les 28 pays de l'Union européenne, en raison d'importants intérêts économiques en jeu, ont tergiversé pendant des mois avant de prendre des mesures d'une certaine ampleur contre la Russie, dont le rôle dans la crise en Ukraine est dénoncé depuis l'annexion de la Crimée par Moscou en mars. Mais la destruction, il y a une dizaine de jours du Boeing 777 de la Malaysia Airlines transportant 298 civils - dont 194 ressortissants néerlandais - survolant une partie de l'Ukraine contrôlée par des séparatistes pro-russes, a radicalement changé la donne. La décision de l'Union européenne d'imposer des sanctions à la Russie était "inévitable", a déclaré mardi la chancelière allemande Angela Merkel, ajoutant que les dirigeants européens avaient à maintes reprises mis en garde Moscou concernant les conséquences de l'annexion de la Crimée et de la déstabilisation de l'est ukrainien. "C'est maintenant aux dirigeants russes de décider s'ils veulent emprunter le chemin de la désescalade et de la coopération (...) Les sanctions européennes peuvent être revues mais le franchissement de nouvelles étapes est également possible." POURSUITE DES COMBATS À DONETSK Sur le terrain, d'intenses combats entre forces gouvernementales et combattants rebelles ont entraîné la mort de dizaines de civils, soldats et rebelles au cours des dernières vingt-quatre heures. Les forces ukrainiennes poussent depuis plusieurs jours les séparatistes à se retrancher dans leurs bastions de Louhansk et de Donetsk et cherchent à les encercler en plusieurs points. Des tirs d'artillerie ont été entendus mardi dans le centre de Donetsk et peu après les tirs, le corps d'un homme a été retrouvé, gisant dans les décombres. Des responsables locaux ont annoncé que le bombardement avait fait deux morts. D'intenses combats entre l'armée ukrainienne ont coûté la vie à au moins 17 personnes lundi soir à Horlivka - Gorlovka en russe -, une ville entre Donetsk et Slaviansk. Kiev a déclaré avoir repris plusieurs villages aux alentours du site du crash du Boeing 777 de la Malaysia Airlines. Moscou a une nouvelle fois accusé mardi les forces ukrainiennes d'avoir procédé à des tirs de fusils d'assaut et de lance-grenades en direction du territoire russe. Les séparatistes ont pour leur part accusé l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) de "servir les intérêts des Etats-Unis et de l'Ukraine" et ont menacé d'empêcher ses inspecteurs de se rendre sur le site du crash de l'avion de la Malaysia Airlines. Les experts australiens et néerlandais qui souhaitaient se rendre sur place ont dû pour le troisième jour consécutif rebrousser chemin mardi en raison des violents combats dans la zone. Le programme de prêts de 17 milliards de dollars (12,7 milliards d'euros) du Fonds monétaire international en faveur de l'Ukraine pourrait devoir être révisé si le conflit dans l'est du pays se prolonge, a déclaré mardi Christine Lagarde, la directrice générale du FMI. Le programme était fondé sur l'hypothèse d'une résolution du conflit dans un "avenir pas trop lointain", a-t-elle dit à des journalistes à Washington. Des représentants ukrainiens, y compris le vice-Premier ministre, ont demandé une aide accrue des donateurs internationaux pour aider Kiev à combattre les séparatistes pro-russes dans l'est du pays. (Justyna Pawlak, Eric Beech,; Agathe Machecourt, Marine Pennetier et Benoît Van Overstraeten pour le service français)