Etats-Unis et Russie vont partager des informations sur l'EI

PARIS (Reuters) - Les Etats-Unis et la Russie sont convenus d'intensifier leur partage de renseignements dans le cadre de la lutte contre les djihadistes de l'Etat islamique (EI), a annoncé mardi soir John Kerry. Le secrétaire d'Etat américain s'exprimait à l'issue d'une rencontre à Paris avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Les deux hommes ont admis qu'en dépit des fortes tensions entre Washington et Moscou, qu'alimente notamment la politique ukrainienne de la Russie, les deux puissances avaient une "responsabilité majeure", selon Kerry, de trouver les moyens de coopérer sur les questions globales. "Nous admettons tous deux la nécessité de détruire et de défaire l'EIIL", a souligné le chef de la diplomatie américaine, utilisant l'acronyme initial de l'Etat islamique. "Nul pays décent, par définition, ne peut apporter son soutien aux horreurs qui ont été commisses par l'EIIL, et nul pays civilisé ne peut se soustraire à sa responsabilité de s'y opposer et de participer à l'effort pour éradiquer cette maladie", a ajouté Kerry. Il n'a cependant pas été question que la Russie s'associe à la coalition militaire que les Etats-Unis ont mise sur pied après les premiers bombardements américains contre des cibles l'Etat islamique dans le nord de l'Irak, le 8 août, et dont les chefs militaires étaient parallèlement réunis mardi sur la base aérienne Andrews, près de Washington. Moscou soupçonne l'administration Obama de rechercher au final la chute du régime syrien de Bachar al Assad et argue que les frappes aériennes menées en Syrie devraient être autorisées par le gouvernement syrien et par les Nations unies. Mais dans la lutte contre l'Etat islamique, les Etats-Unis et la Russie ont des préoccupations communes, à commencer par la présence dans les rangs des djihadistes de combattants étrangers susceptibles, une fois revenus dans leur pays et aguerris par leur séjour en Syrie, de mener des attentats. D'après John Kerry, Sergueï Lavrov a indiqué que jusqu'à 500 combattants venus de Russie se battraient dans les rangs de l'Etat islamique. (Matt Spetalnick; Bertrand Boucey et Henri-Pierre André pour le service français)