Etats-Unis: un condamné à mort innocenté par un témoin 17 ans après, la Cour suprême refuse d'annuler son exécution
La peine de mort pour un innocent? Le sort de Freddie Owens, un homme de 46 ans condamné à la peine capitale, est au centre des débats aux États-Unis après qu’un témoin clé l’a innocenté du meurtre dont il est accusé, rapporte la presse américaine dont USA Today.
L’affaire remonte à 1997. Dans la ville de Greenville, en Caroline du Sud, un vol à main armé dans une épicerie tourne au drame. Une employée, Irene Grainger Graves, est abattue d’un tir dans la tête. Deux hommes sont interpellés: Freddie Owens, et un certain Steven Golden.
Lors du procès en 1999, le premier accusé clame son innocence. Aucune preuve scientifique ni image de vidéosurveillance ne permet en effet d’incriminer directement Freddie Owens (qui se fait désormais appeler Divine Black Sun Allah après s’être converti à l’islam en prison). Il est pourtant condamné à la peine de mort, notamment sur la base du témoignage du second accusé, qui a négocié un accord de peine pour éviter sa propre exécution.
Peur de représailles
Mais mercredi, deux jours avant l'exécution prévue ce vendredi 20 septembre, Steven Golden a subitement changé de version. Sous serment, il assure dans une lettre que Freddie Owens "n’est pas la personne qui a tiré sur Irene Graves" et qu’il "n’était pas présent" sur les lieux. Steven Golden aurait menti pour cacher l’identité du "vrai tireur" par peur que ses "associés (le) tuent", mais aussi pour éviter la peine de mort. "Je ne veux pas qu’(Allah) soit exécuté pour ce qu’il n’a pas fait", ajoute-t-il.
Face à la demande des avocats de suspendre l'exécution, la justice de l’Etat a opposé une fin de non-recevoir. Dans une réponse déposée jeudi, le bureau du procureur général affirme que Steven Golden a "fait une déclaration sous serment qui est contraire à ses multiples autres déclarations sous serment au cours des vingt dernières années". Les procureurs ont également souligné que d’autres personnes proches de Freddie Owens leur avaient avoué qu'il était bien le tireur.
La Cour suprême de l’État s’est rangée du côté du procureur général, jugeant que les nouvelles preuves ne constituaient pas des "circonstances exceptionnelles" justifiant un sursis.
L'exécution est prévue vendredi à 18 heures dans une prison de Columbia, capitale de Caroline du Sud. Le sort de Freddie Owens est entre les mains du gouverneur républicain de l’Etat, Henry McMaster, le seul à pouvoir gracier le condamné.
L’exécution de Freddie Owens serait la première depuis 13 ans en Caroline du Sud et la quatorzième depuis le début de l’année aux États-Unis.