États-Unis : des tonnes de cheveux humains saisies, conditionnés dans des camps de travail chinois

Des tonnes de matériels saisis par les douanes américaines.

Ces cheveux sont suspectés d'avoir été conditionnés dans des camps de travail de la région chinoise du Xinjian, où les minorités musulmanes, notamment les Ouïghours, sont persécutées.

Les douanes américaines pourraient avoir mis la main sur un élément supplémentaire attestant de la répression de la Chine envers les Ouïghours. Alors qu’une étude révélait lundi que la Chine menait des stérilisations forcées visant notamment la communauté ouïghoure, les douanes américaines ont saisi une cargaison de produits à base de cheveux humains.

Près de 12 tonnes de matériel, des perruques ou des extensions capillaires, ont été saisies le 17 juin, ont annoncé les douanes américaines le 2 juillet. Ces produits sont suspectés d'avoir été conditionnés dans des camps de travail de la région chinoise du Xinjiang, située au nord-ouest de la Chine où est mené un vaste programme de répression politique des minorités musulmanes, notamment les Ouïghours.

“Une grave violation des droits de l’Homme”

La cargaison saisie a été exportée par l'entreprise Lop County Meixin Hair Product, une société suspectée par les douanes américaines de recourir au travail forcé et carcéral, y compris de la part d'enfants. “La manière dont ces marchandises sont fabriquées constitue une très grave violation des droits de l'Homme”, a dénoncé Brenda Smith, adjointe pour le commerce au service américain des douanes et de la protection des frontières (CBP).

Du travail forcé

Les États-Unis ont alerté les entreprises sur les importations de produits confectionnés en Chine grâce au travail forcé, et appellent à boycotter les autorités de la région du Xinjiang, en demandant de ne pas approvisionner les autorités du Xinjiang en matériel de surveillance ou de construction d'unités de détention. Les autorités chinoises “continuent de mener une campagne de répression dans le Xinjiang, ciblant les Ouïghours, des ethnies kazakhe ou kirghize et d'autres minorités musulmanes”, a insisté le département d'État américain.

Plusieurs enquêtes ont montré que des personnes à l’intérieur des camps d’internement fabriquent des vêtements pour des marques américaines populaires. Parmi ces marques pointées du doigt, Nike.

Des camps d’internement

Les Ouïghours, musulmans et parlant pour la plupart une langue proche du turc, représentent près de la moitié des 25 millions de personnes vivant dans la région du Xinjiang, territoire longtemps frappé par des attentats meurtriers, attribués par Pékin à des séparatistes et des islamistes.

La Chine accuse les Ouïghours, qui sont principalement musulmans, d’être séparatistes en raison de leur culture, de leur langue et de leur religion différentes. Comme d’autres minorités ethniques, les Ouïghours sont détenus dans des camps d'internement et des prisons où ils sont soumis à une discipline idéologique, forcés de dénoncer leur religion, leur langue et où il sont physiquement maltraités.

Plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme accusent la Chine d’avoir interné dans la région plus d’un million de musulmans, dans ce qu’elles appellent des camps de rééducation politique. Pékin dément ce chiffre et parle de centres de formation professionnelle, destinés à aider la population à trouver un emploi et à l’éloigner ainsi de l’extrémisme et du terrorisme.

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