Essonne: qui était l'adolescente de 14 ans tuée lors d'une rixe?

Six mineurs âgés de 13 à 16 ans ont été placés en garde à vue quelques heures après les faits.

"On ne comprend pas", "c'est ridicule ce qui s'est passé", "le ciel nous est tombé sur la tête"... Au lendemain de la mort de Lilibelle, une adolescente de 14 ans mortellement poignardée lors d'une rixe entre bandes dans l'Essonne, la petite commune de Saint-Chéron dont elle était originaire, et où se sont déroulés les faits, est encore sous le choc.

Lundi, l'affrontement durant lequel la jeune fille a reçu un coup de couteau au niveau du ventre s'est déroulé devant le collège de la ville. Transférée au Kremlin-Bicêtre en urgence absolue, elle est morte la nuit suivante de ses blessures.

"Une fille qui ne demande rien à personne"

Dans la commune d'un peu plus de 5000 habitants, le choc laisse place à la stupéfaction. Au micro de BFMTV, un riverain décrit "une jeune fille qu'on connaît, d’une gentillesse énorme. Il n’y a pas deux jours on parlait avec elle. Elle respecte tout le monde, on ne comprend pas."

"C’est une petite de chez moi, la petite sœur à des filles que je connais. C’est malheureux, parce que Lili c’est une fille qui ne demande rien à personne, dans la rue elle casse les pieds à personne, comme tous les petits d’ici, ils ne cherchent pas les problèmes", explique à BFMTV une proche de la victime, née en juin 2006 à Dourdan.

"C'était une petite merveilleuse, elle n'était pas dans les problèmes. [...] Ici tout le monde la respectait. Quelques heures avant le drame, elle est passée devant chez moi. Tout était normal. Ses parents et ses trois frères et sœurs, tous plus âgés, sont dévastés. Maintenant, il faut que justice soit rendue. J'espère que ceux qui ont fait ça seront sévèrement punis", reprend une amie de la famille auprès du Parisien.

La victime était scolarisée en 3e, en classe relais, au collège Jean Moulin de La Norville, une commune voisine. Pour la prochaine rentrée scolaire, des dispositifs d'écoute seront mis en place pour les élèves qui le souhaitent et la rectrice de l'Académie apporte son soutien à ses camarades et ses proches.

"Pas surpris"

Pour certains Saint-Chéronnais, la rivalité entre les bandes locales est une réalité et pour eux, ces affrontements sont tout sauf une surprise.

"Ca peut partir de tout et de rien, une histoire d’ego, de fierté. Ca a toujours été des petites bagarres. Là, c’est vraiment parti loin", explique Clément.

"C'est une fille qui séchait les cours, qui traînait souvent dehors. Ce qui lui est arrivé est vraiment triste mais on n'est pas surpris qu'elle fasse partie des jeunes présents lors de la rixe", souligne toutefois un groupe d'amis rencontrés devant le collège de la ville. Elle était suivie par un juge des enfants d'Evry "pour un suivi éducatif" avance de son côté Le Monde.

L'Essonne minée par les affrontements

Quelques heures après les faits, six mineurs âgés de 13 à 16 ans ont été interpellés et placés en garde à vue. Trois d'entre eux se sont présentés d'eux-mêmes à la gendarmerie et sont soupçonnés de meurtre sur mineur de 15 ans et violences en réunion. L'enquête a été confiée à la section de recherches de Paris en cosaisine avec le groupement de l'Essonne. Les raisons de l'affrontement restent à déterminer.

"Les six mineurs avaient pris les transports en commun pour venir en découdre à Saint-Chéron dans un contexte de rivalité entre bandes", a détaillé Caroline Nisand, procureur de la République d’Evry.

Dans le département de l'Essonne, 99 affrontements entre bandes ont été relevés en 2020, soit une augmentation de 80% par rapport à 2019. A l'échelle du pays, on relève 357 affrontements du même type, soit un bond de 24%. Des bagarres de plus en plus violentes qui impliquent les 74 bandes recensées en France, dont 70 se trouvent en région parisienne. Ce mardi, un deuxième adolescent a d'ailleurs trouvé la mort dans le département.

En visite sur place mardi soir, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin en a appelé à "l'autorité" des parents. Il a également annoncé que "le renfort d'une centaine de policiers" était déployé sur place.

Article original publié sur BFMTV.com

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