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Essai Mercedes-AMG SLC 43 : le V8, c'est fini

Le roadster SLK se fait désormais appeler SLC. Et sa version AMG troque son beau V8 atmosphérique contre un V6 biturbo de 367 chevaux. Suffisant pour piquer des clients au Porsche 718 Boxster ?

Le roadster SLK se fait désormais appeler SLC. Et sa version AMG troque son beau V8 atmosphérique contre un V6 biturbo de 367 chevaux. Suffisant pour piquer des clients au Porsche 718 Boxster ?

Le roadster SLK se fait désormais appeler SLC. Et sa version AMG troque son beau V8 atmosphérique contre un V6 biturbo de 367 chevaux. Suffisant pour piquer des clients au Porsche 718 Boxster ?

Il y a tellement de cabriolets dans la gamme de Mercedes-Benz qu'on avait fini par oublier le SLK, ce roadster à deux places qui concurrence l'Audi TT, le BMW Z4 et même le Porsche Boxster sur ses versions hautes. Lancé en 2011, le coupé-cabriolet allemand passe aujourd'hui par la case restylage de mi-carrière et s'offre carrément un changement de nom. Mais derrière son appellation inédite, le SLC conserve bien le châssis de l'ancien SLK avec un nouveau traitement cosmétique, qui passe notamment par une calandre et des optiques redessinées, des boucliers différents et des jantes inédites. Du grand classique donc pour une mise à jour, y compris à l'intérieur avec une planche de bord quasiment identique à celle du SLK. L'habitacle se contente en effet d'améliorer son contenu technologique en matière d'infotainment et d'équipements de sécurité à la conduite, désormais au standard des dernières nouveautés Mercedes.

Fini le V8

Notre modèle d'essai arbore une peinture gris mat impressionnante, une option qui transfigure la SLC. Dans une teinte plus classique, le cabriolet reste plutôt discret même si vous optez pour le haut de gamme sportif : la SLC 43, pourvue de boucliers plus aérés et de grosses sorties d'échappement. La gamme régulière n'offre plus que des quatre cylindres essence et diesel et cette version badgée "AMG" troque le V8 atmosphérique de l'ancien SLK 55 contre un V6 biturbo de 3,0 litres, semblable à celui de la berline C43. La cure de down-sizing est assez violente donc, et les fans inconditionnels du V8 seront forcément déçus de devoir se reporter vers des cabriolets Mercedes plus gros (la C63 ou le SL63 ).

Au volant en tout cas, la SLC 43 se révèle très confortable tant que vous restez dans les modes de conduite les plus tranquilles. Son amortissement piloté secoue moins que dans un Audi TT Roadster et surprend même par sa douceur pour une auto de ce segment. L'environnement de conduite est aussi à son avantage avec une belle finition et un habitacle assez cossu, malgré certains détails d'une autre époque (trop de boutons sur la console centrale et un tout petit écran de navigation). En utilisation paisible, la SLC 43 joue volontiers les petites SL et les amateurs de balade au grand air en auront pour leur argent. En revanche, ceux qui recherchent plutôt un roadster au fort tempérament regretteront clairement le SLK 55.


Lorsque vous passez le mode Sport+, le V6 devient nettement plus sonore et chante presque comme un 6 cylindres de Jaguar F-Type. Son échappement pétarade au lever de pied et les autres automobilistes vous entendent venir de loin. Vous voilà également rassurés sur sa vélocité : même si les 367 chevaux et les 520 Nm tirent court par rapport aux 422 chevaux et 540 Nm de l'ancien V8 atmosphérique, ses courbes de puissance et de couple mieux remplies à bas et moyen régime permettent de développer des performances quasiment identiques à celles du SLK 55. Le 0 à 100 km/h ne rend qu'un dixième et les reprises sont raisonnablement copieuses. On prend certes du plaisir à emmener le SLC 43 AMG sur une route, plus qu'un TT-S Roadster par exemple grâce à son architecture "traditionnelle" qui peut même occasionner de belles ruades sous la pluie. Lorsque vous désactivez les aides à la conduite sur le mouillé, la SLC 43 devient même fougueuse comme une véritable AMG et accepte volontiers de passer chaque épingle par les portières. Mais sur le sec, impossible de ressentir le grand frisson de l'ancienne version V8.

La nouvelle boîte 9 rapports se montre réactive en mode automatique Sport, mais encore trop lente en mode manuel. Malgré un V6 à la vigueur intéressante, le SLC 43 ne permet pas d'oublier ces moments passés à cravacher le SLK 55 AMG, en prise directe avec un moteur extraordinaire à la sonorité non moins superbe. Une sportive qui vous faisait parfois transpirer et que vous adoriez brutaliser sur circuit ou sur une route de montagne, avec un caractère unique au monde. Le passage au V6 permet évidemment de gagner en consommation tout en conservant des performances de haut niveau, mais le roadster Mercedes rentre dans le rang sur le plan des sensations de conduite.

Le plus confortable des roadsters 2 places ?

Notez que le SLC offre un premier prix de 36 000 euros en version 4 cylindres essence 156 chevaux, inférieur à celui de l'Audi TT Roadster qui ne propose que des moteurs plus puissants. En version SLC 43, l'addition grimpe à 66 000 euros (au minimum) c'est à dire très au-dessus du TT-S Roadster et au même niveau qu'une BMW Z4 sDrive35is. Plus confortable que la BMW et plus amusante à conduite que le TT, elle se retrouve cependant en face du nouveau Porsche 718 Boxster dont la version haut de gamme "S" ne coûte que 2000 euros de plus. Dommage donc de ne plus pouvoir opposer à la Porsche un moteur V8 aussi caractériel, même si les SLC conservera sans doute la préférence des amateurs de polyvalence. Les fans de pilotage se tourneront eux très probablement vers la Porsche.

Mercedes-AMG SLC 43

Moteur : V6 biturbo, 3,0 litres
Puissance : 367 chevaux
Couple : 520 Nm
0 à 100 km/h : 4,7 secondes
Vitesse max : 250 km/h
Poids à vide : 1520 kilos
Consommation annoncée : 7,8 litres
CO2 : 178 g/km
Prix de base : 66 000 euros