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Essai Audi A4 B9 2016 : prise d'initiatives

Pour les spectateurs, cette nouvelle Audi A4 n'est jamais qu'une énième version de la berline déjà vendue à plus de 200 000 exemplaires en France. Pourtant, jamais Audi n'avait fait autant de changements sur son best seller et est-ce que ça change vraiment quelque chose ?

Audi A4 B9 2016

Une base 100% nouvelle

La nouvelle A4 repose sur une nouvelle base technique : un châssis baptisé MLB Evo. Celui-ci a permis à Audi de gagner jusqu'à 120 kg (en break 110 en berline) par rapport à la précédente génération grâce à l'utilisation massive de l'aluminium (moteur, boîte, suspensions). Ce châssis peut se décliner en deux versions : une normale et une sport avec des ressorts d'amortisseurs plus fermes et raccourcis de 23 mm. La longueur et l'empattement progressent de quelques centimètres (+2,5 cm de long et +1,2 cm entre les roues) au profit de l'espace à bord, notamment pour les passagers installés à l'arrière qui salueront l'effort fait par Audi pour donner plus de garde au toit (+2,4 cm). Le coffre peut contenir 480 litres. Cette Audi A4 présente ainsi un espace à vivre radicalement différent de la grosse nouveauté du segment : la Jaguar XE. Quand l'anglaise joue sur le confinement, l’exiguïté presque, l'allemande lorgne vers l'espace des limousines.


Esthétiquement, l'A4 reçoit une toute nouvelle face avant largement inspirée des modèles sportifs comme le TT. Calandre, optiques et boucliers sont inédits et participent au rendu dynamique. Le profil et l'arrière font écho à ce nouveau look. L'équipement est pléthorique et sur les modèles haut de gamme on bénéficie des mêmes équipements que la limousine A8 de la marque : amortissement piloté, stationnement automatique, régulateur de vitesse adaptatif, caméra avant pour la lecture des panneaux, sonars à l'arrière du véhicule ou encore maintien automatique dans la file. A l'intérieur, l'affichage compteur / compte tours est confié à un écran TFT (12,3 pouces) au rendu parfait. La console centrale est inédite mais encore un peu trop fouillie pour une ergonomie parfaite. Plus de commandes sur le grand écran auraient été profitables à la simplicité d'utilisation.



L'A4 nouvelle génération est proposée avec 6 motorisations à son lancement de 150 ch en essence et diesel à 252 ch pour l'essence et 272 ch même avec la 3,0 V6 TDi. En option, comme sur notre modèle, l'A4 peut recevoir un châssis piloté : suspensions, direction, réponse moteur sont ainsi personnalisables. Dans le cas des suspensions, ces dernières gagnent ainsi un système hydraulique dont la régulation est faite par une électro-vanne qui se situe directement dans la tête de l'amortisseur.

Volant en main, l'A4 surprend d'abord par son confort à bord grâce à ses suspensions pilotées et hydrauliques dont était équipé notre modèle. Elles gomment parfaitement les irrégularités de la route pour abattre les kilomètres dans l'un des meilleurs conforts de sa catégorie. Si l'envie vous prend, elle se transformera en berline dynamique grâce au Drive Select (de série sur tous les modèles) basculé sur le mode Sport. L'A4 virevolte littéralement entre les virages des Gorges du Verdon, théâtre de cet essai. Une Jaguar XE ou une BMW Série 3 y seraient encore un peu plus à leur aise en raison de suspensions qui autorisent encore un peu trop de mouvements de caisse. Mais ne nous y trompons pas, cette A4 sera avant tout utilisée pour traverser les régions sur autoroutes où elle excelle. Propulsée par le 2.0 TFSI 252 ch à transmission Quattro (quatre roues motrices) et boite S-tronic 7 rapports, notre A4 a demandé 8,5 litres de moyenne de carburant. Un peu plus dans les Gorges du Verdon à un rythme appuyé : autour de 10,5 litres et en situation « extrême » proche de 12 litres. Un chiffre raisonnable pour ce gros moteur essence turbo qui a moins de 1500 kg à tirer.

Audi A4 B9 2016
Audi A4 B9 2016



Moins de sport, plus de confort …

Mais qu'arrive-t-il aux allemandes ? Cette nouvelle Audi A4 n'est pas la première à ré-adapter sa personnalité. Avant elle, le récent BMW X5 avait lui aussi proposer plus de confort. Sans trop y perdre en plaisir au volant (tout est relatif puisque le 0 à 100 ne demande ici que 5,8s), l'A4 propose aujourd'hui un nouveau toucher de route et sans doute là le plus gros changement. Au final, cette nouvelle recette lui va plutôt comme un gant. Toujours performante, elle semble finalement plus adaptée à la tâche qui l'attend : cruiser sur autoroute plutôt que de courir après ses copines sur circuit et se retrouve en confrontation plus directe avec la Mercedes Classe C, référence jusqu'ici pour le confort. Toutefois, saluons l'excellent travail de mise au point de ces nouvelles suspensions pilotées qui savent combiner moelleux et tenue en virages. La dernière berline de Renault, la Talisman a sur ce point beaucoup à apprendre. Il faudra tout de même débourser 30 870 euros pour s'offrir l'entrée de gamme très éloignée des attentes clients. Au final, ces derniers pour une « vraie » A4 signeront plutôt un chèque proche de 40 000 euros et à ce prix, un match intéressant se profile face aux nouvelles berlines françaises.

  • Prix à partir de 30 870 euros

  • Prix du modèle essayé : 50 200 euros en finition S Line TFSi 252 ch