Espagne: polémique après la vaccination d'élus et de responsables publics avant l'heure

Une boîte de vaccin Pfizer, le 21 janvier 2021 à Grenade, en Espagne. - JORGE GUERRERO / AFP
Une boîte de vaccin Pfizer, le 21 janvier 2021 à Grenade, en Espagne. - JORGE GUERRERO / AFP

La situation épidémique se dégrade en Espagne. Mercredi, un nouveau record a été enregistré, avec près de 42.000 cas de contaminations supplémentaires recensés en 24 heures et 464 morts dues au virus. Au total, plus de 55.000 personnes ont succombé des suites de la maladie depuis le début de la pandémie. La courbe épidémique a bondi après les fêtes de fin d'année.

Dans le pays, la campagne de vaccination a commencé le 27 décembre comme en France. Dimanche 17 janvier, le royaume ibérique a commencé à administrer la deuxième dose du vaccin alors que près de 800.000 Espagnols s'étaient déjà vus administrer la première injection.

Une injection qui défraie la chronique en raison de la qualité de certaines personnes qui l'ont reçue. Selon le calendrier vaccinal, les autorités espagnoles avaient prévu de vacciner en premier lieu les résidents de maisons de retraite ainsi que le personnel médical et les personnes en situation de dépendance.

Pour autant, il semblerait que des responsables politiques se soient vus administrer le vaccin avant que leur tour théorique ne soit arrivé, relève l'édition espagnole de 20 Minutes, qui en dénombre 16, de gauche comme de droite. Selon le quotidien espagnol, "il n'existe pas de sanction pour les personnes qui, pour quelque raison que ce soit, s'affranchissent du protocole de vaccination et se font vacciner avant l'heure".

Justifications et démission

Une information qui a provoqué des remous dans l'opinion publique, et déjà eu des conséquences, notamment en Murcie, où Manuel Villegas, conseiller santé de la Communauté autonome, a présenté sa démission mercredi au cours d'une conférence de presse à la suite du tollé provoqué par sa vaccination anticipée contre le coronavirus. La polémique avait notamment était racontée par El País. Le responsable s'est justifié en expliquant que son équipe et lui avaient compris que "tout le personnel du département de Santé devait être vacciné, dans le schéma du ministère".

Ne pas "gâcher" de dose

20 Minutes note qu'une justification revient fréquemment, faisant valoir le fait qu'il restait des doses de vaccination et qu'il s'agissait de ne pas les gâcher. Une excuse notamment avancée par un élu de la Communauté autonome de Valence, le maire de Rafelbunyol Fran Lopez, qui voulait également "donner l'exemple".

Même justification avancée dans la province de Cordoue, pour la maire socialiste de Torrecampo, Francisca Alammillo, ou José Luis Cabrera, maire de la même étiquette d'Alcarecejos, ou encore Jesus Fernandez, maire d'El Guijo, qui a défendu le fait qu'il s'agissait d'une bonne décision, plutôt que de jeter une injection.

Un conseiller santé du gouvernement de Ceuta, Javier Guerrero, s'est défendu d'une manière surprenante, note le journal: "Je ne voulais pas me faire vacciner, mais mes équipes m'ont soufflé que si je ne le faisais pas avec eux, personne ne se ferait vacciner. Je ne voulais pas être vacciné. Je ne me vaccine pas contre la grippe. Je n'aime pas les vaccins", a-t-il assuré.

Article original publié sur BFMTV.com