Espagne: deux semaines après les inondations, les opérations de nettoyage se poursuivent

Alors que plusieurs communes portent encore les profonds stigmates des violentes inondations qui ont touché la région de Valence ily a quinze jours, des milliers de volontaires œuvrent toujours à redonner vie à ces quartiers.

En Espagne, le cauchemar n'en finit pas. Pour ce mercredi 13 novembre, l'Aemet, l'institut météorologique espagnol, a placé deux régions du pays en alerte rouge, troisième niveau le plus élevé pour des pluies fortes ou torrentielles.

Il s'agit de la Catalogne, en particulier la zone de Tarragone, déjà touchée ces derniers jours, et d'une partie de l'Andalousie. Des parties de la région de Valence et des îles Baléares sont également placées en alerte orange.

Cette nouvelle alerte intervient deux semaines après que des pluies torrentielles ont provoqué les inondations les plus meurtrières que l'Espagne ait connues depuis des décennies. Elles ont fait, selon le dernier bilan officiel, 223 morts, en particulier dans la région de Valence.

Dans plusieurs des villes touchées par ces crues éclair, comme c'est le cas pour Alfafar, les opérations de déblaiement et de nettoyage des rues se poursuivent. Un travail titanesque tant les eaux ont charrié voitures, mobilier urbain et surtout de la boue dans les rues.

Face à l'inaction initiale des autorités, un élan de solidarité sans précédent s'est mis en marche et plusieurs milliers de personnes, qui ont parfois marché des heures depuis d'autres quartiers de la ville, sont venus participer au nettoyage.

Dans cette commune, qui a été l'une des plus touchées par la montée des eaux, ce sont les hommes du Groupe de secours catastrophe français (GSCF) qui sont arrivés en premier, avant même les secours espagnols, provoquant la colère des locaux qui ont pointé l'inaction de leur gouvernement.

À BFMTV, le chef de mission Gentil de Passos s'est rappelé d'une "scène de désolation" en arrivant sur place.

Pour ce mercredi, des dizaines de mairies de la région de Valence, dont celle de Chiva, l'un des sites les plus touchés, ont suspendu les cours et fermé les gymnases publics en raison de la menace de nouvelles pluies torrentielles.

"En raison de l'état actuel de la municipalité de Chiva, et conformément aux informations fournies par les services d'urgence, les activités scolaires et sportives seront suspendues à partir de demain et jusqu'à nouvel ordre", a annoncé la mairie sur X.

À Paiporta, autre commune mitoyenne de Valence qui a payé un très lourd tribut aux inondations, les opérations de nettoyage se poursuivent également. Là encore, les rues étaient jonchées de véhicules, de déchets en tout genre et, encore une fois, d'imposantes couches de boue.

Deux semaines plus tard, les rues reprennent peu à peu vie et leur apparence initiale, bien que les dégâts soient encore grands et visibles.

La partie la plus ardue de ces opérations de déblaiement réside en la récupération des véhicules immobilisés dans les parkings souterrains. Pour chacun d'entre eux, une dépanneuse doit descendre dans ces parkings et remonter voitures et camionnettes dans la rue.

Bien que la quantité de pluie prévue à Valence soit inférieure à celle tombée il y a deux semaines pour cette journée de mercredi, les autorités locales ont prévenu que les systèmes d'égouts étaient obstrués par la boue et qu'ils pourraient avoir du mal à faire face à des précipitations importantes, ce qui rendrait possible de nouvelles inondations.

L'indignation suscitée par la mauvaise gestion de la crise avant et après les inondations a déclenché samedi 9 novembre des manifestations de masse en Espagne, dont la plus importante a rassemblé 130.000 personnes dans la ville de Valence.

Lundi 11 novembre, le Premier ministre Pedro Sánchez a annoncé l'adoption d'un nouveau paquet de 110 mesures de soutien pour les sinistrés des inondations meurtrières du 29 octobre dans la région de Valence, représentant un investissement de près de 3,8 milliards d'euros. Le gouvernement avait déjà annoncé la semaine dernière un premier plan d'aide de 10,6 milliards d'euros.

Article original publié sur BFMTV.com