Espagne : Carles Puigdemont raconte les dessous de son apparition éclair en Catalogne
ESPAGNE - Retour sur une incursion éclair en Espagne. Le leader indépendantiste catalan Carles Puigdemont, qui est revenu en Catalogne pour la première fois depuis sept ans lors d’une apparition éclair à Barcelone malgré un mandat d’arrêt le visant, a donné plus de détails samedi 10 août sur sa visite surprise.
Carles Puigdemont, l’indépendantiste catalan, confirme sa localisation après sa fuite spectaculaire
« Je n’ai jamais eu l’intention de me livrer à une autorité judiciaire qui n’est compétente ni pour nous persécuter (...), ni pour rendre la justice, mais est motivée par des objectifs politiques », a expliqué dans une vidéo publiée sur le réseau social X Carles Puigdemont trois jours après être venu à Barcelone.
L’article 2 de la Declaració dels Drets de l’Home i del Ciutadà del 1789 diu que els «drets naturals i imprescriptibles de l’home són la llibertat, la propietat, la seguretat i la resistència a l’opressió». Hi ha moltes maneres de resistir-hi, i quan l’adversari és molt poderós… pic.twitter.com/hxjqSPILE0
— krls.eth / Carles Puigdemont (@KRLS) August 10, 2024
Depuis son domicile de Waterloo, près de la capitale belge, où il a donné plusieurs interviews à des médias espagnols, dissipant tout doute sur l’endroit où il se trouve actuellement, il prétend avoir voulu « entrer au Parlement pour assister à la séance (d’investiture du chef de l’exécutif catalan) et pouvoir exercer mon droit de parole et mon droit de vote ».
Mais le dispositif policier installé « non pas pour m’empêcher d’entrer au Parlement, mais dans le parc » situé non loin de là - où il est tout de même parvenu à tenir un discours sur une estrade pendant plusieurs minutes - l’en a dissuadé, poursuit-il.
« Dans ce contexte, tenter d’accéder au Parlement aurait signifié une arrestation certaine, je n’aurais pas eu la moindre possibilité de m’adresser à la chambre, ce qui était mon objectif », dit-il encore.
« Encerclement total »
Carles Puigdemont indique qu’il a alors décidé de fuir « dans un contexte de répression avec encerclement total » afin de « rejoindre ma résidence belge ici à Waterloo ». Dans une interview donnée samedi à la chaîne de télévision TV3, Carles Puigdemont estime que son périple aller et retour prouve « que nous pouvons entrer et sortir du pays, pour défier un État oppresseur ».
Sur X, le dirigeant du parti Junts a expliqué qu’il était bien conscient des « risques » et des « coûts énormes en cas d’échec ».
« Il était nécessaire de dénoncer au niveau international un État espagnol qui ne se comporte pas démocratiquement lorsqu’il permet aux juges de la Cour suprême de se moquer des lois approuvées par son Parlement », commente-t-il, faisant allusion à la loi d’amnistie, âprement négociée avec le gouvernement espagnol en échange du soutien des indépendantistes au parlement, et qui ne s’applique pour l’instant pas à lui.
Très décriée, cette loi fait l’objet de multiples débats juridiques et le 1er juillet, la Cour suprême a décidé qu’elle ne s’appliquait qu’à certains des délits reprochés au dirigeant indépendantiste exilé en Belgique.
Figure centrale de l’indépendantisme catalan, Carles Puigdemont est réapparu jeudi après sept ans d’absence sur une tribune en plein cœur de Barcelone, devant des milliers de sympathisants, avant de s’éclipser discrètement, parvenant à déjouer le dispositif policier censé permettre son arrestation.
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