Espagne: Carles Puigdemont et son parti confirment son retour à Barcelone et la fin de son exil

Un retour sept ans plus tard. Le leader indépendantiste catalan Carles Puigdemont, en exil depuis la tentative de sécession avortée de 2017, a confirmé mercredi 7 août son intention de rentrer dans sa région jeudi, un retour pour lequel son parti a convoqué une manifestation d'accueil le même jour, près du Parlement régional.

"Longue persécution"

Jeudi doit avoir lieu dans ce Parlement le vote d'investiture du nouveau président de la Generalitat, le gouvernement régional catalan, qui devrait être le socialiste Salvador Illa.

"Dans des conditions démocratiques normales, il serait inutile qu'un député comme moi annonce son intention d'assister à la séance, cela n'aurait aucune importance", déclare dans une vidéo publiée sur X Carles Puigdemont, qui a fui l'Espagne pour échapper aux poursuites après la tentative de sécession avortée de 2017.

"Mais nous ne vivons pas dans des conditions démocratiques normales", poursuit-il, évoquant son cas et celui d'un autre député indépendantiste.

Et d'ajouter: "d'abord parce que nous sommes confrontés à une longue persécution pour avoir permis aux Catalans de voter lors d'un référendum. Et deuxièmement, parce que la Cour suprême refuse d'obéir à la loi d'amnistie approuvée et en vigueur (...). Ce défi doit être relevé et affronté. C'est pourquoi nous avons pris le chemin du retour depuis l'exil", ajoute Puigdemont, qui avait déjà laissé plusieurs fois entendre ces derniers jours qu'il rentrerait en Catalogne pour assister au vote d'investiture de jeudi

Visé par un mandat d'arrêt

Carles Puigdemont est toujours visé par un mandat d'arrêt en Espagne, malgré la loi d'amnistie négociée par Pedro Sanchez en échange du soutien de son parti Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne) à son gouvernement.

Très critiquée par l'opposition, cette loi est au coeur de multiples débats juridiques et, le 1er juillet, la Cour suprême a décidé qu'elle ne s'appliquait qu'à certains des délits reprochés au dirigeant indépendantiste, ouvrant la voie à sa possible détention provisoire.

"Je suis convaincu qu'il n'y a pas d'autre chemin vers la normalité démocratique que la fin de la répression politique, fin envisagée dans la lettre et dans l'esprit de la loi d'amnistie", ajoute encore Carles Puigdemont dans sa vidéo, enregistrée devant un drapeau catalan et un drapeau européen.

"Nous ne pouvons pas rester silencieux face à l'attitude de rébellion dans laquelle se sont livrés certains juges de la Cour suprême", assure-t-il aussi.

De son côté, Junts per Catalunya a appelé dans un message lui aussi publié sur X à un rassemblement d'accueil de Carles Puigdemont jeudi à proximité du Parlement catalan à Barcelone, à 9h, soit une heure avant l'heure prévue pour le début de la session d'investiture de Salvador Illa.

Article original publié sur BFMTV.com