Espace Schengen : véto de l’Autriche à l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie

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Le HuffPost

EUROPE - C’est un non qui bloque la Roumanie et la Bulgarie. L’Autriche a fait savoir ce jeudi 8 décembre par la voix de son ministre de l’Intérieur qu’elle opposerait son veto à l’élargissement de l’espace Schengen à ces deux pays qui attendent depuis une dizaine d’années.

La réponse devrait, en revanche, être positive pour la Croatie qui fait partie de l’Union européenne depuis 2013 et intégrera la zone euro en janvier 202.

Il faut en effet l’unanimité des membres pour accueillir de nouveaux États dans cet espace de libre circulation qui permet à plus de 400 millions d’Européens de voyager librement sans contrôle aux frontières intérieures. Il est composé de 22 membres de l’UE (en bleu foncé sur la carte) et quatre qui ne le sont pas (en bleu clair).

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Malgré l’avis positif de la Commission européenne et du Parlement européen, l’Autriche refuse l’élargissement à la Roumanie et à la Bulgarie, estimant qu’elle accentuerait la hausse des arrivées de migrants alors qu’elle fait face à un afflux de demandeurs d’asile. « Cette année, nous avons enregistré plus de 100.000 passages illégaux de la frontière en Autriche », a justifié le ministre autrichien de l’Intérieur Gerhard Karner.

La hausse de l’immigration irrégulière complique le débat

La question de l’élargissement de l’espace Schengen revient sur la table alors que les arrivées irrégulières aux frontières extérieures de l’UE sont en forte hausse, après avoir connu une baisse pendant la pandémie de Covid-19. La poussée est particulièrement marquée par la route des Balkans occidentaux, où quelque 139.500 entrées irrégulières dans l’UE ont été détectées depuis janvier, selon Frontex. Un chiffre toutefois loin des 764.000 entrées enregistrées en 2015, au moment de la crise des réfugiés.

Mais la situation a notamment conduit l’Autriche et la République tchèque à réintroduire des contrôles aux frontières. Et poussé la Commission européenne à présenter un plan d’action pour tenter de réduire l’afflux par cette voie, comme elle l’a fait récemment pour la route de la Méditerranée centrale. Bruxelles propose entre autres de déployer l’agence européenne Frontex non seulement aux frontières de l’UE avec les Balkans occidentaux mais également entre ces pays.

La Commission appelle aussi ces États (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Macédoine du Nord et Serbie), dont les ressortissants n’ont pas besoin de visa pour se rendre dans l’UE, à s’aligner sur la politique de visas de l’Union. La Serbie, accusée de contribuer à la hausse des arrivées de migrants dans l’UE, a commencé à le faire, en arrêtant de dispenser de visas les Tunisiens et les Burundais.

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