«Les esclaves sont là où il y a des esclavagistes : dans les quartiers chics de Nouakchott»

Biram Dah Abeid, à Nouakchott, en juin 2014, lors de la campagne pour la présidentielle.

Biram Dah Abeid, militant abolitionniste et candidat à la présidentielle en Mauritanie, dénonce l'emprisonnement de 13 militants de son ONG.

Une nouvelle fois, des membres d’IRA (Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste) ont été condamnés à de la prison ferme par la Cour criminelle de Nouakchott, le 18 août. Le président de cette ONG qui lutte contre l’esclavage en Mauritanie, Biram Dah Abeid, 51 ans, dénonce une campagne de persécutions. Il est lui-même un descendant d'esclaves, membre de la caste des Haratins ou «Maures noirs». Distingué par le prix des Nations unies pour la cause des droits de l’homme en 2013, il a passé dix-huit mois derrière les barreaux pour avoir symboliquement brûlé, en 2012, un manuel de jurisprudences malikites (école du sunnisme majoritaire en Mauritanie) qui, selon IRA, prônent l’esclavage et le justifient. Depuis Bamako, étape d’une «tournée régionale auprès des sociétés civiles», il revient sur les «abus du pouvoir en place».

Il y a trois mois, vous étiez libéré sur ordre de la Cour suprême. Aujourd’hui, 13 militants d’IRA sont condamnés à des peines allant de trois à quinze ans de prison. Que s’est-il passé ?

L’arrestation des militants d’IRA n’a absolument aucun rapport avec les motifs donnés par le pouvoir en place [«rébellion, usage de la violence, attaque contre les pouvoirs publics, attroupement armé et appartenance à une organisation non reconnue, ndlr»]. Le régime était en train d’expulser 435 familles haratines [ancienne caste d’esclaves, ndlr] qui habitaient dans un bidonville de Nouakchott, parfois depuis plusieurs décennies. Aucune alternative, aucune offre de relogement ne leur a été proposée. Les Haratines sont connus pour leur docilité, ils sont «chosifiés» par le pouvoir. Nous avons dénoncé cette situation. Mais le gouvernement a fomenté des incidents. Il a tout fait pour montrer la violence supposée d’IRA, pour montrer des images de troubles. La police est venue avec ses caméras, et des agents (...) Lire la suite sur Liberation.fr

Somalie: au moins 5 morts dans un attentat-suicide à Mogadiscio
La Birmanie en quête de réconciliation ethnique
Libye: les forces loyalistes avancent vers les dernières positions de l’EI à Syrte
L’ouragan Madeline menace Hawaï avant un déplacement d’Obama
Démission de Macron, accord sur le prix du lait... à la une de l'actu mardi