Ericsson accusé de corruption en Grèce par un ancien employé

Ericsson a versé 116 millions de couronnes suédoises (13 millions d'euros) à un intermédiaire qui s'en est servi pour soudoyer des décideurs grecs en vue de l'obtention d'un contrat en 1999, selon un ancien employé de l'équipementier suédois. /Photo d'archives/REUTERS/Bob Strong

STOCKHOLM (Reuters) - Ericsson a versé 116 millions de couronnes suédoises (13 millions d'euros) à un intermédiaire qui s'en est servi pour soudoyer des décideurs grecs en vue de l'obtention d'un contrat en 1999, a déclaré mercredi un ancien employé d'Ericsson à une radio suédoise.

L'argent a été versé à des hommes politiques, des généraux et des hauts fonctionnaires, a expliqué Liss-Olof Nenzell.

Ericsson a déclaré dans un communiqué avoir versé de l'argent à un agent commercial mais ne pas savoir à quoi il avait servi. L'équipementier télécoms suédois a l'habitude d'employer des agents commerciaux locaux dans beaucoup de pays dans le but d'accroître ses ventes.

"Nous n'avons aucune tolérance pour les pots-de-vin et la corruption", lit-on dans le communiqué d'Ericsson. "A l'époque, nous avions recours à des agents commerciaux mais nous ne le faisons plus parce que c'est un système qui manque de transparence", poursuit le texte.

"Nous savons qu'un paiement a été fait à un agent mais nous ne savons pas ce qu'il est advenu de l'argent par la suite. Nous espérons vraiment qu'il n'a pas servi à des pots-de-vin mais nous n'avons aucune certitude".

Le contrat portait sur le système de surveillance aéroporté Erieye et représentait une valeur de 760 millions de dollars. Ericsson a par la suite vendu son activité défense à Saab.

Ericsson a accusé Nenzell de détournement et l'a poursuivi. Reuters n'a pu joindre Nenzell mais il a déjà nié cette accusation par le passé.

(Sven Nordenstam, Patrick Vignal pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)