Eric Woerth sur le budget : "Attention à la bombe à retardement!"

Le gouvernement va présenter lundi son projet de budget pour 2021. Dans un contexte fait d'incertitudes liées au Covid-19, il a été décidé d'abandonner l'objectif de maîtrise des déficits et d'ouvrir les vannes. L'Education nationale, l'Intérieur, le Travail et la Justice seront les ministères qui bénéficieront le plus de ces dépenses nouvelles et exceptionnelles. "Attention à la bombe à retardement", estime Eric Woerth dans le JDD. Le président de la commission des finances de l'Assemblée nationale et ancien ministre du Budget explique qu'"évidemment il faut s'adapter à la situation exceptionnelle [...], mais c'est un budget fantôme, car on ajoute chaque jour des dépenses supplémentaires".

Comment qualifierez-vous le budget pour 2021?
Peut-on encore parler de ­budget dans ces conditions? ­Évidemment, il faut s'adapter à la situation exceptionnelle : on ne peut pas conduire de la même manière sur une route sèche ou verglacée. C'est un budget fantôme, car on ­ajoute chaque jour des dépenses supplémentaires de fonctionnement - encore jeudi sur la justice - sans lien avec la crise, sans contreparties et sans financement.

Est-ce la fin de la règle des 3%?
Même si ce n'est pas la première urgence, il faut revoir ces critères de ­Maastricht qui n'ont plus de sens : par exemple, ne pas dépasser 60% d'endettement, qu'est-ce que cela veut dire quand notre dette culmine à 120%? Tous les pays sont endettés. Mais ce n'est pas une raison pour ignorer la dette. Aujourd'hui, on se contente...


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