Eric Kariger, quand on n’a que la mort

Eric Kariger à Reims, le 9 octobre.

Catholique social, ce médecin se retrouve au cœur d’un conflit familial après l’arrêt des traitements sur un accidenté.

«C’est vraiment cocasse que cela tombe sur toi», lui ont dit ses collègues médecins de l’hôpital Sébastopol, à Reims. Et ils n’ont pas tort. Le docteur Eric Kariger n’a franchement pas le profil du mauvais élève, ni du diable comme le décrivent à satiété certains sites catholiques intégristes. Ni celui du nazi, comme le qualifient une série de lettres anonymes qu’il a reçues. Voilà un homme droit dans ses bottes, médecin, social, catholique pratiquant, membre du Parti chrétien-démocrate de Christine Boutin. Et résolument contre toute euthanasie active. Or, c’est lui que certains qualifient d’«agent de la mort», alors qu’il veut simplement faire son travail : à savoir, arrêter les traitements de Vincent Lambert, infirmier de 37 ans dans le coma depuis plus de cinq ans à la suite d’un accident de moto.

Un acte de mort ? Allons donc, Eric Kariger en a discuté avec toute l’équipe soignante, avec la femme de Vincent, avec six des huit frères et sœurs de Vincent. «Nous nous sommes assuré que Vincent avait manifesté à plusieurs reprises le fait qu’il ne voulait pas vivre cette vie-là», poursuit Eric Kariger. Et dans ces conditions, le médecin a simplement appliqué la loi Leonetti sur la fin de vie qui permet d’arrêter tous les traitements, dont l’alimentation et l’hydratation. Mais voilà, hostiles à cette décision, les parents de Vincent ont saisi le tribunal de Châlons-en-Champagne, qui a ordonné, le 11 mai, la reprise de l’alimentation et de l’hydratation normales, «au motif que les parents n’avaient pas été consultés».

Depuis ? Vincent Lambert est toujours étendu dans son lit d’hôpital. Loin, si loin, dans un état dit végétatif chronique. Sans conscience apparente. L’équipe soignante dit qu’il est souvent «en situation inconfortable».«Pour moi, il n’y a pas de doute», argumente le Dr Eric Kariger. «Aucune loi, aucune religion ne défend le principe de (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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