Eric Dupond-Moretti déplore la "suspicion qui plane autour de la justice"

Eric Dupond-Moretti en septembre 2020 à l'Assemblée nationale - THOMAS COEX © 2019 AFP
Eric Dupond-Moretti en septembre 2020 à l'Assemblée nationale - THOMAS COEX © 2019 AFP

Le contraire aurait été surprenant. Interrogé à deux reprises sur la condamnation de Nicolas Sarkozy, à l’Assemblée Nationale mardi puis sur France Inter ce mercredi matin, le Garde des Sceaux s’en est tenu à un refus de commenter une affaire judiciaire en cours, comme l’exige sa fonction. Il a en revanche reconnu qu’il existait un réel problème de "défiance" des Français à l’égard de la justice.

Les "drôles de méthodes du PNF"

Lors de la séance de questions au gouvernement au palais Bourbon mardi après-midi, le député Les Républicains Olivier Marlaix a interpellé Eric Dupond-Moretti sur la décision du tribunal correctionnel de Paris de condamner l’ancien président à trois ans de prison, dont un an ferme, et ce sans "aucune preuve, seulement une intuition." L’élu d'Eure-et-Loir lui a également demandé des comptes sur ce qu’il juge être "les drôles de méthodes du PNF."

"Il est interdit de commenter une décision de justice, d’autant qu’elle n’a pas connu son épilogue. C’est notre Constitution", a répondu le ministre, ajoutant percevoir la "suspicion qui plane autour de la justice, pas que sur les procédures qui concernent les politiques, les élus ou des gens célèbres, (mais) celle qui est éprouvée par nos concitoyens, et a fortiori ceux qui ont le moins de moyens."

"Ce n'est pas que je suis lobotomisé"

Au micro de France Inter ce mercredi, le Garde des Sceaux a renouvelé cette même précaution:

"Je ne peux pas répondre à tout ce qui concerne une affaire en cours. Je ne le ferai pas. Ce n'est pas que je suis lobotomisé depuis que je suis ministre, j’ai quelques idées, je ne peux pas les exprimer. Je m’en tiendrai à cette ligne stricte."

Une fois encore, il dit "entendre certains hurlements. Ça pose le problème de la défiance que l’on peut avoir à l’encontre de la justice, une défiance indépendamment de cette affaire du président Sarkozy."

Eric Dupont-Moretti a assuré que son projet de loi pour la justice, présenté ce jour dans les colonnes du Point, entendait répondre à cette crise de confiance.

Article original publié sur BFMTV.com