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Erdogan se heurte à la Cour constitutionnelle

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan le 8 avril à Ankara.

Turquie. Les juges ont en partie annulé la réforme judiciaire du gouvernement islamo-conservateur.

La Cour constitutionnelle turque a une nouvelle fois défié le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, en annulant, vendredi, une partie de sa réforme judiciaire destinée à renforcer son contrôle sur les magistrats. Une semaine après avoir ordonné la fin du blocage de Twitter par le gouvernement, la plus haute instance judiciaire du pays, saisie par un député de l’opposition, a déclaré contraire à la Constitution les nouveaux pouvoirs octroyés au ministre de la Justice sur le Haut Conseil des juges et procureurs (HSYK), en charge notamment des nominations de juges.

Complot.«La Cour constitutionnelle s’affiche désormais en contre-pouvoir du régime», s’est félicité le vice-président du Parti républicain du peuple (CHP, opposition), Sezgin Tanrikulu. «Cet arrêt dit qu’il ne peut y avoir de loi qui contredise l’indépendance et la neutralité des juges et des procureurs», a de son côté renchéri le président de l’association des barreaux de Turquie, Metin Feyzioglu.

Le gouvernement islamo-conservateur, au pouvoir depuis 2002, avait déposé ce projet de loi après la révélation mi-décembre d’un scandale de corruption sans précédent visant des dizaines de proches du régime, et Erdogan lui-même. L’opposition avait crié au scandale et dénoncé la volonté du pouvoir de reprendre en main la justice pour étouffer ces accusations.

Le Premier ministre avait également ordonné une vague de purges dans la police et la justice, accusées d’être manipulées par ses ex-alliés de l’organisation du prédicateur musulman Fethullah Gülen dans le cadre d’un complot destiné à lui nuire. Il y a une semaine, lorsque la Cour constitutionnelle avait ordonné de suspendre le blocage de Twitter décidé par Recep Tayyip Erdogan, ce dernier avait lancé : «Nous devons bien sûr appliquer le jugement, mais je ne le respecte pas.»

Dérive. Le prochain épisode du bras de fer entre la cour et l’homme fort d’Ankara est (...)

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