Equipe de France Espoirs: après son éviction, Ripoll dénonce la "mascarade" des JO 2021

Equipe de France Espoirs: après son éviction, Ripoll dénonce la "mascarade" des JO 2021

Après l’élimination en quarts de finale du dernier Euro, Sylvain Ripoll se savait un peu en danger à la tête de la sélection Espoirs. Alors, son éviction quelques jours plus tard, le 31 juillet, ne l’a pas vraiment surpris. Plus de deux mois après son départ, le technicien s’est confié à Ouest-France, défend son bilan sans amertume même s'il regrette de ne pas avoir pu diriger la sélection jusqu'aux JO de Paris 2024 "une échéance énormissime". "Bien sûr que je voulais y aller", insiste-t-il.

L’ancien entraîneur de Lorient souhaite désormais bonne chance à Thierry Henry son successeur avec qui il n’a eu aucun contact ("mais pas d’obligation non plus!"). Au moment de faire son bilan, il conserve tout de même un mauvais souvenir de ses six années à la tête des Bleuets: les JO 2021 à Tokyo, où les Bleuets, privés de leurs meilleurs éléments retenus par les clubs, avaient été sortis dès le premier tour.

Les Bleuets ont frôlé le forfait

"Quand j’entends parfois qu’on met ces JO 2021 en première ligne de mon bilan à la tête des Espoirs… Au mieux c’est de la mauvaise foi, au pire de la malhonnêteté intellectuelle", enrage-t-il. "Il faut voir les conditions dans lesquelles cela s’est passé. Je n’ai rien pu maîtriser, parce que les clubs n’ont pas voulu libérer leurs joueurs. À la veille de l’annonce de la liste officielle, on n’avait que onze joueurs et on avait dû demander plusieurs dérogations pour allonger le délai de sélection. Sinon, on était forfait. On a ensuite dû annuler la moitié de la préparation : les stages en Espagne, etc., parce qu’on n’avait personne."

"Cela a tourné à la mascarade parce que quasiment tous les clubs refusaient, poursuit-il. Pourtant, tout avait été anticipé dans les temps. Mais sur 150 joueurs sollicités, on a eu plus de 120 refus au final. C’était ridicule."

"La Ligue 1 a refusé, puis la Ligue 2. En L2, on en a sollicité 12 et on a eu 9 refus. Puis on a fini par avoir 16 noms +2, alors qu’il en fallait 18+4", détaille le technicien. "Sur place, les joueurs sélectionnés ont été irréprochables, rien à redire sur leur mentalité, ce n’est pas le problème. Mais on est parti avec cinq éléments de -19 ans, des garçons remplaçants en L1 ou des joueurs de L2. Alors oui, il y avait Gignac, Savanier, Thauvin, mais après, tu joues le Mexique ou le Japon, qui arrivent avec des armées d’internationaux. On a eu le sentiment profond d’aller au casse-pipe."

Il espère que ce traumatisme servira de leçon pour la prochaine édition à Paris en 2024. Lui en conserve "une cicatrice".

Article original publié sur RMC Sport