Quels sont les risques d'une addiction aux écrans ?

En plus de causer des problèmes psychologiques et sociaux, l'addiction aux écrans peut provoquer des problèmes physiques .

Ce jeudi soir, l’émission de France 2 Envoyé spécial propose un reportage sur “les drogués du numérique” et les addictions aux écran. Yahoo Actualités vous propose d’en découvrir plus sur ce fléau dangereux et sous-estimé. Explications.

Netflix, Instagram, jeux vidéo, applications mobiles... Nous traversons une époque où de plus en plus de loisirs, et même notre quotidien, se retrouvent sur les écrans. Ajoutez à cela les obligations professionnelles, le temps que nous passons devant devient trop important. Si passer des heures devant les écrans n’est pas considéré comme une véritable addiction d’un point de vue médical en raison de l’absence de drogue, il s’agit en revanche d’une addiction comportementale comme peut l’être par exemple l’addiction aux jeux de hasard et d’argent. Et comme toute addiction, celle aux écrans n’est pas sans risque pour la santé.

Un problème psychologique et social

À force d’être dessus de trop nombreuses heures, les écrans peuvent provoquer un éloignement physique avec les autres personnes et causer des problèmes en termes de vie sociale. De nombreuses personnes ont tendance à se renfermer et se couper du réel pour se réfugier dans leur monde virtuel. Un fléau qui complique généralement les relations avec ses proches, et cette désocialisation augmente considérablement les risques de dépression.

Une surconsommation des écrans au quotidien peut également provoquer un sentiment de vide, de la tristesse, voire de l’agressivité. “Elle fait aussi monter l’anxiété, les troubles de l’humeur et l’hyperactivité”, déclarait le Dr Laurence Levy-Amon, médecin du travail, à Top Santé.

Un problème pour la santé physique

Si une consommation des écrans peut être problématique pour la santé psychique, elle peut également l’être pour la santé physique. Tout d’abord au niveau de nos yeux. La lumière bleue produite par nos écrans a une toxicité pour nos yeux et peut conduire à une baisse de la vue, alerte l’ANSES. Une exposition intense affecte notre rétine sur le court terme et augmente le risque de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) sur le long terme.

L’expertise de l’ANSES met également en avant les effets néfastes de la lumière bleue sur les rythmes biologiques et donc le sommeil, notamment lorsque les écrans sont utilisés en soirée et la nuit.

Chez les personnes accros aux jeux vidéos, il est également fréquent que des repas soient sautés ou qu’ils grignotent toute la journée, ce qui n’est pas recommandé par les diététiciens, ces mauvaises habitudes pouvant augmenter les risques d’obésité ainsi que les problèmes cardiaques selon certains scientifiques. De plus, la surconsommation des écrans est souvent liée au manque d’activité physique.

De plus, que cela soit sur nos smartphones ou devant les jeux vidéo, les postures adoptées sont loin d’être bénéfiques pour le corps humain et peuvent provoquer des douleurs voire déclencher des troubles musculo-squelettiques (TMS). Le dos, la nuque et les épaules sont les parties du corps les plus exposées à ces maux. Selon le site Le bon usage des écrans, 5% des TMS en France seraient dus au travail sur écran.

Dangereux pour le développement cérébral des enfants

Pour le développement du cerveau des enfants, une surconsommation des écrans peut avoir des grosses conséquences. Comme le rappelle le Professeur Pierre-Marie Lledo, directeur du département des Neurosciences à l’institut Pasteur, au site Le bon usage des écrans, “il existe des périodes dites critiques durant le développement du cerveau qui correspondent à l’existence d’une fenêtre temporelle durant laquelle le câblage nerveux se met en place pour que le cerveau acquière les pièces indispensables à son fonctionnement puis à sa forme finale.” Il explique qu’il s’agit d’une période durant laquelle l’expérience sensorielle est primordiale pour le développement cérébral et que si le cerveau de l’enfant n’est pas stimulé, ce manque sera très difficile à combler à l’avenir.

Il justifie son exemple en citant le plan visuel, très important pour le développement du cerveau chez les très jeunes enfants. “Dans les premières années de la vie, le système visuel se met en place et a besoin d’un large spectre de stimuli, d’une vision à ‘grand angle’ pour se développer. Le fait de restreindre sa vision à quelques dizaines de degrés dans le cadre d’une activité sur écrans peut alors être néfaste si l’exposition aux écrans est soutenue.” D’où l’intérêt de ne jamais laissé trop longtemps un enfant devant un écran.

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